1 000 hectares restitués à L'Etat : Le geste n'efface pas les dégâts - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Environnement | Par Eva | Publié le 19/11/2025 09:11:15

1 000 hectares restitués à L'Etat : Le geste n'efface pas les dégâts

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L’annonce récente de la restitution par Eramet Grande Côte de 1 000 hectares de terres à l’État du Sénégal a été saluée par certains comme un acte de justice environnementale. Pourtant, derrière cette façade se cache une réalité bien plus complexe. Est-ce là un véritable progrès ou simplement une manœuvre habile pour masquer les conséquences désastreuses de l’exploitation minière ? Je penche clairement vers la seconde option.

Eramet Grande Côte, filiale du groupe français Eramet, a restitué ces terres situées entre Louga et Thiès lors d’une cérémonie à Diamniadio. Le ministre de l’Énergie, Birame Soulèye Diop, a qualifié cet acte de « justice environnementale et sociale », une déclaration qui mérite d’être examinée de plus près. En effet, cette restitution survient dans un contexte où les conflits fonciers entre entreprises minières et communautés locales sont fréquents, laissant souvent ces dernières dans une précarité alarmante.

L’article d’origine présente la restitution des terres comme une avancée significative pour les communautés locales. Cependant, il est important de se demander si cette action est véritablement altruiste ou si elle ne vise qu’à redorer l’image d’une entreprise dont l’exploitation a souvent été critiquée pour ses impacts environnementaux. La réhabilitation des terres, mise en avant par Eramet, pourrait être comparée à un pansement sur une plaie béante : elle ne résout pas les problèmes fondamentaux engendrés par l’exploitation minière.

Premièrement, la restitution de ces terres ne doit pas occulter les dommages causés par l’exploitation minière. Les terres, bien que remises, ont subi des dégradations importantes qui ne peuvent être réparées par quelques plantations d’arbres. Comme le souligne le maire de Ngaye Meckhé, Magatte Wade, « il faut que cette attitude fasse tache d’huile », mais pourquoi devrions-nous nous contenter d’un geste symbolique alors que les conséquences de l’exploitation sont bien réelles et durables ?

Deuxièmement, il est essentiel de rappeler que la promesse d’une « justice environnementale » ne doit pas être un simple slogan. Les communautés locales ont besoin de véritables garanties concernant leur sécurité alimentaire et leurs droits fonciers. La comparaison avec d’autres secteurs, où les entreprises ont su s’engager véritablement envers les populations, est frappante. Dans le domaine de l’agriculture durable, par exemple, les acteurs respectueux de l’environnement travaillent main dans la main avec les agriculteurs locaux, plutôt que de leur imposer des solutions qui ne profitent qu’à eux.

Le véritable enjeu ici est de savoir si cette restitution est un acte de bonne volonté ou une manœuvre de communication destinée à apaiser les critiques. La réhabilitation des terres, bien qu’appréciable, ne peut pas masquer les pratiques d’exploitation qui ont souvent été dénoncées. Il est impératif que les entreprises minières adoptent une approche plus responsable, au lieu de se contenter de gestes ponctuels qui ne font que masquer les véritables problèmes.

Des études sur l’impact de l’exploitation minière au Sénégal révèlent que les communautés locales souffrent souvent de la perte de leurs terres et de la dégradation de leur environnement. Les promesses de réhabilitation sont rarement tenues sur le long terme. Les entreprises doivent donc être tenues responsables non seulement de leurs actions passées, mais aussi de leurs engagements futurs.

La restitution des terres par Eramet Grande Côte, bien qu’elle soit présentée comme un acte de justice, ressemble davantage à une tentative de redorer une image ternie par des années de pratiques controversées. Les véritables enjeux environnementaux et sociaux demeurent, et il faut que les entreprises minières prennent conscience de leurs responsabilités.

Je vous invite, chers lecteurs, à vous interroger sur les véritables intentions derrière de telles actions. Engageons-nous ensemble pour une exploitation minière plus responsable, qui respecte réellement les droits des communautés locales et préserve notre environnement. Ne laissons pas les gestes symboliques masquer les véritables défis auxquels nous faisons face.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Seynabou W.
Mis en ligne : 19/10/2025

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