Dette sénégalaise : Le FMI, ami ou ennemi déguisé ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 26/11/2025 08:11:00

Dette sénégalaise : Le FMI, ami ou ennemi déguisé ?

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Le récent communiqué du Fonds Monétaire International (FMI) concernant la dette sénégalaise, suite aux déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, mérite une attention particulière. En effet, derrière un vernis de neutralité, le FMI semble dissimuler des intentions moins altruistes, exerçant une pression insidieuse pour pousser le Sénégal vers une restructuration de sa dette.

Le Sénégal, tout en cherchant à maintenir sa souveraineté économique, se trouve confronté à des défis de plus en plus pressants liés à la gestion de sa dette. Les récents propos de Sonko, qui dénoncent les manœuvres du FMI, ont suscité des tensions sur les marchés financiers, entraînant une chute des obligations internationales. Le FMI, institution censée soutenir les pays en difficulté, se positionne ici comme un acteur ambigu, oscillant entre conseils et pressions.

Les déclarations du FMI, relayées par un porte-parole, affirment que l’institution a simplement discuté de « diverses options » avec le Sénégal, tout en précisant que le gouvernement reste souverain dans ses décisions. Cependant, cette position semble plus être une façade qu’une réalité. En effet, le FMI a une longue histoire d’interventions qui, sous couvert d’aide, ont souvent conduit les pays à des réformes structurelles imposées, limitant leur autonomie. La mission récente à Dakar, qui s’est achevée sans nouvel accord de prêt, soulève des questions sur les véritables intentions de l’institution.

Premièrement, le FMI a souvent été critiqué pour sa tendance à imposer des conditions strictes aux pays emprunteurs, qui se retrouvent alors piégés dans un cycle de dépendance. La déclaration du porte-parole, qui affirme que « le choix et la nature spécifique des opérations de dette demeurent une décision souveraine », peut être perçue comme une tentative de déresponsabiliser l’institution de ses propres pressions. En réalité, ces discours semblent masquer une volonté de contrôle, comparable à celle d’un marionnettiste tirant les ficelles derrière le rideau.

Deuxièmement, la mention d’une « analyse et des conseils d’experts » apparaît comme une stratégie pour légitimer une ingérence. Les pays en développement, comme le Sénégal, peuvent rapidement être amenés à accepter des solutions qui ne tiennent pas compte de leurs véritables besoins, mais plutôt des intérêts des créanciers. Ce phénomène est d’autant plus alarmant lorsque l’on considère que le précédent programme de prêt de 1,8 milliard de dollars a été suspendu à cause de dettes cachées, révélant un manque de transparence qui pourrait se reproduire.

La dissonance entre le discours du FMI et ses actions. Alors que l’institution prône une approche neutre et consultative, les conséquences de ses recommandations peuvent s’avérer désastreuses pour la souveraineté économique du Sénégal. La restructuration de la dette, loin d’être une solution bénéfique, pourrait plonger le pays dans une spirale de dépendance encore plus profonde, nuisant à sa capacité à prendre des décisions autonomes.

Des études antérieures ont montré que les pays qui acceptent des restructurations de dette sous la pression du FMI finissent souvent par subir des coupes dans les dépenses sociales et des réformes qui favorisent les intérêts étrangers au détriment du bien-être de leur population. Cette dynamique, déjà observée dans d’autres pays africains, soulève des inquiétudes quant à l’avenir du Sénégal si des décisions hâtives sont prises sous l’influence du FMI.

La situation actuelle du Sénégal face à la dette, combinée aux déclarations du FMI, révèle une réalité complexe où les intentions de l’institution peuvent être loin d’être altruistes. La pression insidieuse pour une restructuration de la dette, sous couvert de conseils neutres, doit être scrutée avec la plus grande attention. Il est impératif que le Sénégal préserve sa souveraineté et résiste aux tentations d’un compromis qui pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Il est crucial que les citoyens et les décideurs sénégalais s’engagent dans un débat ouvert sur cette problématique. Une prise de conscience collective pourrait permettre de résister aux pressions extérieures et de défendre les intérêts nationaux face à des institutions qui, sous le masque de l’aide, pourraient nuire à la prospérité du pays.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alioune Ba.
Mis en ligne : 26/11/2025

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