La maturité politique : Le vrai test du Pastef - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Maimouna | Publié le 06/12/2025 12:12:00

La maturité politique : Le vrai test du Pastef

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Un message fort a récemment circulé parmi les pastefiens, rappelant un principe essentiel : les moments de tension ne testent pas seulement la solidité des discours, mais la profondeur de la fraternité politique. À travers les interrogations sur l’unité entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, c’est toute la capacité du mouvement à transcender les divisions qui est en jeu. « La facilité, c’est de crier sa colère. La maturité, c’est de la transformer en force. » Cette phrase résume l’enjeu actuel. Car au-delà des défis, se dessine une opportunité : celle de montrer que le Pastef, né dans la résistance, sait aussi cultiver la résilience et la sagesse collective.

Le Pastef traverse une période délicate, où les questions autour de la relation entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, ainsi que les tensions internes, risquent d’éclipser l’essentiel : un projet politique porté par des années de lutte et de sacrifices. Ce mandat n’est pas celui d’un homme, mais celui d’un peuple qui a payé le prix de la dignité. Pourtant, dans ces moments de fragilité, les divisions guettent, alimentées par des figures opportunistes et des silences mal gérés. Le vrai danger n’est pas la divergence d’opinions, mais l’isolement d’un leadership qui, laissé sans soutien, devient vulnérable. L’enjeu n’est pas d’étouffer les débats, mais de les canaliser avec intelligence et loyauté.

Il faut souligner à juste titre que les fractures ne naissent pas de trahisons spectaculaires, mais de frustrations accumulées et de dialogues insuffisants. Les « Amar » et les « Fatou-Sans-Racines », ces profils qui prospèrent dans l’ombre des malentendus, ne détruisent pas frontalement : ils fissurent, lentement. Leur terrain de prédilection ? Les silences, les non-dits, et l’absence de mécanismes clairs pour exprimer les désaccords. Pourtant, l’histoire montre que les mouvements qui durent sont ceux qui savent transformer leurs crises en leçons. Le RCC en Tanzanie, par exemple, a su se réinventer en institutionnalisant des espaces de médiation et en formant ses cadres à la gestion des conflits. Le Pastef a cette même capacité : celle de faire de la maturité politique son arme la plus puissante.

La force du Pastef réside dans sa base militante, son ancrage populaire, et sa capacité à incarner un espoir de changement. Mais pour pérenniser cette dynamique, il doit désormais passer d’une logique de résistance à une culture de la responsabilité collective. Cela implique de parler à ses leaders, et non sur eux ; de corriger avec loyauté, et non par l’humiliation ; de protéger avec intelligence, en anticipant les risques d’isolement.

Les mouvements politiques qui ont marqué l’histoire africaine du RCC tanzanien au Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud ont tous su surmonter des crises internes en misant sur la cohésion. Leur secret ? Des mécanismes de dialogue transparents et une discipline collective. Le Pastef peut s’inspirer de ces exemples en créant des espaces dédiés à la médiation, où les désaccords se règlent en interne, sans alimenter les spéculations extérieures.

La maturité ne signifie pas l’absence de critique, mais la capacité à l’exprimer de manière constructive. Une charte éthique, des formations à la communication non violente, ou des assemblées régulières pourraient renforcer cette « discipline affective », où la loyauté ne rime pas avec soumission, mais avec respect et engagement commun.

Un leader isolé est une cible facile pour les adversaires. En entourant Diomaye Faye de conseils avisés et en veillant à ce qu’il ne se sente jamais abandonné, le Pastef enverrait un message clair : ici, on ne laisse personne face au tumulte. Cela passe par des cercles de confiance, des retours réguliers de la base, et une transparence accrue sur les décisions.

Les périodes de tension sont des tests. Elles révèlent la solidité des fondations d’un mouvement. En choisissant la maturité c’est-à-dire l’écoute, la patience et l’action collective le Pastef peut sortir renforcé de cette épreuve. Les militants ont déjà montré leur capacité à résister ensemble ; ils peuvent maintenant montrer leur capacité à construire ensemble.

Le RCC en Tanzanie a su éviter les pièges de la division en institutionnalisant des mécanismes de redevabilité et de dialogue. De même, le parti travailliste britannique, sous Tony Blair, a transformé ses crises internes en opportunités de rénovation, en misant sur la formation de ses cadres et la clarification de ses valeurs. Ces exemples rappellent une vérité simple : les mouvements qui durent sont ceux qui osent se remettre en question sans se déchirer.

Le Pastef est à un carrefour. Il peut choisir la facilité : laisser les tensions s’envenimer, les opportunistes prospérer, et le projet collectif s’effriter. Ou il peut choisir la maturité : transformer cette crise en une étape vers une organisation plus solide, plus unie, et plus à même de porter le changement que le Sénégal attend.

La route est exigeante, mais le choix est clair. Comme le rappelle l’article, « un mouvement, comme une famille, ne se reconnaît pas seulement dans la victoire, mais dans la manière dont il protège les siens lorsque le vent tourne. » Le Pastef a déjà prouvé sa capacité à résister. Il peut maintenant prouver sa capacité à grandir. C’est cela, la vraie maturité politique.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Ly.
Mis en ligne : 06/10/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top