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L’actualité récente a vu la justice espagnole condamner Meta, la société mère de Facebook et Instagram, à verser 479 millions d’euros à des médias locaux pour « concurrence déloyale ». Ce jugement, qui met en lumière les violations de la réglementation sur la protection des données, soulève des questions sur l’équité du marché publicitaire. Il est impératif de s’interroger sur la manière dont Meta continue de bénéficier d’un avantage concurrentiel, même après des infractions avérées.
La décision du tribunal de commerce n°15 de Madrid, rendue le 20 novembre, repose sur le constat que Meta a exploité des données personnelles sans consentement pour créer des profils publicitaires individualisés. L’AMI (Association des médias d’information) a déposé plainte en décembre 2023, arguant que le géant technologique avait ainsi obtenu un avantage significatif dans la vente de publicité numérique. Alors que la somme de 479 millions d’euros, assortie de 60 millions d’euros d’intérêts légaux, pourrait sembler conséquente, elle ne fait qu’effleurer la question de l’équité sur un marché où les règles semblent parfois s’appliquer de manière inégale.
Le jugement met en exergue des pratiques problématiques de Meta, qui, au cours des cinq années d’infraction, a généré plus de 5,281 milliards d’euros en Espagne grâce à ses activités publicitaires. Le tribunal a souligné que ces bénéfices avaient été réalisés en violation du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). La décision du juge de redistribuer une partie de ces gains aux concurrents du marché publicitaire, notamment aux médias numériques, est un acte symbolique qui soulève des interrogations. En effet, cela ressemble à un pansement sur une plaie béante ; la véritable question demeure : comment un acteur de cette envergure peut-il continuer à opérer avec une telle impunité ?
Il est important de considérer que cette condamnation, bien que significative, pourrait être perçue comme une simple formalité dans le grand schéma des affaires de Meta. En effet, le montant de l’indemnisation est dérisoire comparé aux profits réalisés par l’entreprise. Cela évoque une comparaison avec un voleur qui, après avoir été pris sur le fait, est condamné à restituer une fraction de ce qu’il a dérobé, tout en gardant la majeure partie de son butin. Cette situation soulève des doutes quant à la capacité des régulateurs à imposer des sanctions qui dissuadent réellement les comportements déloyaux.
De plus, le fait que Meta n’ait pas fourni de comptes détaillés de ses activités en Espagne à la cour renforce l’idée que l’entreprise opère dans une zone d’ombre, échappant à la transparence exigée par la législation. Les géants technologiques, tels que Meta, semblent bénéficier d’une sorte de « passe-droit » qui leur permet de naviguer dans un cadre légal flou, tout en continuant à dominer le marché.
Cette situation met en lumière un déséquilibre flagrant dans le paysage publicitaire numérique. Alors que les petites entreprises et les médias locaux se battent pour leur survie, des acteurs comme Meta continuent à engranger des bénéfices colossaux, souvent au détriment de la concurrence loyale. Ce déséquilibre rappelle la fable du lion et de la souris, où le lion, malgré sa puissance, finit par être piégé par une créature plus petite. Dans le monde numérique, les petites entreprises sont souvent les souris, tandis que Meta joue le rôle du lion, dominant le terrain de jeu sans scrupules.
Des études récentes montrent que les pratiques de collecte de données de Meta ne sont pas isolées. D’autres géants de la technologie sont également sous le feu des critiques pour des violations similaires, renforçant l’idée que la réglementation actuelle est insuffisante pour protéger les acteurs les plus vulnérables du marché. En France, une plainte similaire est en cours, ce qui indique que le problème est systémique et nécessite une attention urgente.
Bien que la condamnation de Meta à verser 479 millions d’euros soit un pas dans la bonne direction, elle ne fait qu’effleurer la surface d’un problème bien plus vaste. Les avantages concurrentiels dont bénéficie Meta, malgré des violations avérées, remettent en question l’équité du marché publicitaire. Il est temps que les régulateurs prennent des mesures plus fermes pour garantir une concurrence loyale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Nicolas P.
Mis en ligne : 09/12/2025
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