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Récemment les tensions entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko a mis en lumière les divergences apparentes au sommet de l’État sénégalais. Pourtant, derrière les débats publics et les désaccords médiatisés, se dessine une réalité plus nuancée : celle d’un duo politique dont les approches, bien que distinctes, restent profondément complémentaires. Notre analyse propose une lecture positive de cette dynamique, en soulignant comment ces deux leaders, malgré leurs différences, collaborent pour servir l’intérêt supérieur du Sénégal.
Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont forgé leur partenariat dans le feu de la résistance contre l’ancien régime de Macky Sall. Leur victoire électorale en mars 2024, portée par le slogan « Diomaye mooy Sonko » (« Diomaye, c’est Sonko »), a symbolisé l’espoir d’une rupture avec les pratiques politiques passées. Aujourd’hui, leur relation est mise à l’épreuve par des questions de gouvernance et de répartition des rôles, notamment autour de la direction de la coalition « Diomaye Président » et de la nomination d’Aminata Touré à sa tête, en remplacement d’Aïda Mbodj, proche de Sonko.
Ces tensions, bien que réelles, ne doivent pas occulter leur engagement commun pour la justice sociale, la lutte contre la corruption et la refondation des institutions. Leur complémentarité réside précisément dans la diversité de leurs approches : Faye, garant de l’unité nationale et de la stabilité institutionnelle, et Sonko, moteur de la mobilisation populaire et des réformes sociales.
Les désaccords récents, comme celui sur la restructuration de la coalition ou la gestion de la justice, révèlent moins une rupture qu’une clarification nécessaire des responsabilités. En effet, Faye et Sonko incarnent deux facettes essentielles du leadership : l’un, président de la République, doit incarner l’apaisement et la modération, tandis que l’autre, Premier ministre et leader du Pastef, porte les aspirations radicales d’une base militante exigeante.
Cette répartition des rôles n’est pas sans rappeler d’autres duos politiques célèbres, comme Nelson Mandela et Frederik de Klerk en Afrique du Sud, ou Barack Obama et Joe Biden aux États-Unis. Dans ces cas, des leaders aux styles différents ont su transformer leurs divergences en une force collective, au service de transitions historiques. Au Sénégal, Faye et Sonko ont déjà démontré leur capacité à surmonter les crises, comme en témoignent leurs rencontres nocturnes au palais présidentiel pour « resserrer les rangs » et réaffirmer leur unité.
De plus, leurs désaccords publics offrent une opportunité de transparence et de dialogue, permettant de clarifier les priorités du gouvernement. Par exemple, lors du dernier Conseil des ministres, Faye a confié à Sonko des missions stratégiques, comme l’accélération de la Politique nationale de l’Emploi ou la modernisation des infrastructures régionales, montrant ainsi une confiance renouvelée dans son Premier ministre.
Faye apporte la légitimité institutionnelle et la modération nécessaire à la gouvernance, tandis que Sonko incarne l’énergie et la détermination pour mobiliser la jeunesse et les couches populaires. Leur collaboration permet de concilier stabilité et changement, deux impératifs souvent perçus comme antagonistes.
Les tensions actuelles, bien que médiatisées, sont gérées par le dialogue. Les rencontres régulières entre les deux hommes, même en pleine nuit, montrent une volonté de résoudre les différends en interne, loin des clivages stériles.
Malgré les divergences tactiques, Faye et Sonko partagent un socle idéologique fort : la lutte contre l’impunité, la promotion de la justice sociale et la souveraineté nationale. Leur engagement conjoint dans la lutte contre la corruption et la réhabilitation des victimes des violences politiques en est la preuve.
Leur capacité à gérer les tensions de manière pacifique et constructive envoie un signal fort aux démocraties africaines. Elle montre qu’il est possible de concilier pluralisme politique et unité nationale, même dans un contexte de forte polarisation.
Les défis actuels entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne doivent pas être lus comme un échec, mais comme une étape nécessaire dans la maturation d’une démocratie sénégalaise plus inclusive et transparente. Leur complémentarité, loin d’être un handicap, est une richesse pour le pays. En clarifiant leurs rôles respectifs et en maintenant un dialogue constant, ils posent les bases d’un nouveau contrat social, où chaque acteur politique trouve sa place dans la construction d’un Sénégal plus juste et plus uni.
Comme l’a souligné Ousmane Sonko lui-même : « Dans la vie, tout peut arriver. Mais ce qui pourrait nous séparer ne viendra pas de moi, et j’ai bonne foi que ça ne viendra pas non plus de lui ». Ces mots résument l’esprit de leur partenariat : un engagement commun, malgré les épreuves, pour servir le Sénégal.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 19/12/2025
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