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Ousmane Sonko, figure emblématique du mouvement Pastef, se drape dans une posture de victime, accusant les autres de ses propres déboires politiques. Alors qu’il se retrouve dans une tourmente médiatique, il choisit de se dérober à ses responsabilités, préférant blâmer un système qu’il prétend combattre. Ce réflexe de fuite face à l’échec n’est pas seulement déconcertant, il est révélateur d’un manque de maturité politique et d’une stratégie désespérée pour éviter d’assumer les conséquences de ses actes.
La scène politique sénégalaise est en ébullition. Les manifestations, souvent portées par des revendications légitimes de la jeunesse, sont devenues le terrain de jeu de politiciens en quête de popularité. Sonko, qui s’est longtemps présenté comme le champion des opprimés, semble maintenant piégé par les mêmes dynamiques qu’il prétend dénoncer. Sa récente déclaration, où il évoque un prétendu complot visant à le discréditer, en dit long sur sa volonté de détourner l’attention des véritables enjeux et de ses propres erreurs.
Sonko prétend que les politiques traditionnels le manipulent en exploitant les frustrations populaires. Pourtant, c’est lui qui, par ses discours enflammés et ses promesses non tenues, a contribué à exacerber ces tensions. En blâmant les autres pour ses échecs, il se place dans une position confortable, celle du martyr, tout en évitant de faire le bilan de ses engagements. Son appel à la vigilance de ses partisans, loin d’être un acte de responsabilité, s’apparente à une manœuvre pour maintenir son emprise sur un mouvement qui commence à montrer des signes de fragmentation.
L’argumentation de Sonko repose sur une rhétorique de victimisation, mais les faits parlent d’eux-mêmes. Les manifestations étudiantes, qu’il évoque comme un héritage de la lutte pour la démocratie, ne sont pas une nouveauté. Les précédents régimes ont souvent été confrontés à ce même phénomène, mais ils ont su répondre aux attentes des jeunes par des réformes concrètes. En revanche, Sonko, au lieu de proposer des solutions viables, se contente de dénoncer. Sa stratégie ressemble à celle d’un boxeur sur le ring, qui, au lieu de frapper, se contente de se protéger des coups.
En se dérobant à ses responsabilités, Sonko illustre un comportement typique des politiciens en déroute. Il préfère blâmer un prétendu complot plutôt que d’examiner ses propres choix et leurs conséquences. Ce manque d’introspection est préoccupant pour un leader qui aspire à gouverner. En projetant la faute sur autrui, il se prive de l’opportunité de grandir et d’évoluer politiquement. Les véritables leaders ne fuient pas leurs responsabilités, ils les affrontent avec courage et détermination.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les mouvements de contestation, loin d’être une création de Sonko, sont le résultat d’un mécontentement profond et ancien, ancré dans des décennies de promesses non tenues par les gouvernements successifs. En 2023, plus de 60 % des jeunes sénégalais se déclaraient insatisfaits de la situation politique. Sonko, en se positionnant comme le sauveur, ne fait que surfer sur cette vague sans proposer de véritables solutions. Sa stratégie de victimisation pourrait lui rapporter des voix à court terme, mais elle ne résout rien sur le long terme.
Sonko, en choisissant de se dérober à ses responsabilités, montre non seulement un manque de maturité politique, mais aussi une incapacité à se projeter dans l’avenir de son mouvement. En blâmant les autres pour ses propres échecs, il risque de perdre la confiance de ceux qui l’ont soutenu. La politique ne se limite pas à un jeu de pouvoir ; elle nécessite courage, responsabilité et vision. Faute de cela, Sonko risque de se retrouver isolé, prisonnier de ses propres discours.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Serigne Diop.
Mis en ligne : 24/12/2025
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