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Un cinquième contingent de policiers kényans a récemment été déployé à Port-au-Prince, en Haïti, pour lutter contre la violence des gangs qui ravage le pays. Ce renforcement, avec 230 agents supplémentaires rejoignant les plus de 700 déjà présents, soulève des questions sur l’efficacité de cette approche. Bien que les autorités kényanes affirment avoir réalisé des avancées, la réalité sur le terrain reste préoccupante. La situation en Haïti est complexe, et les solutions temporaires comme celle-ci ne semblent pas s’attaquer aux racines profondes du problème.
La violence des gangs en Haïti a atteint des niveaux alarmants, avec des groupes armés contrôlant de larges portions du territoire. Les forces internationales, dont le Kenya, ont été appelées à intervenir face à cette crise qui perdure depuis des années. Le 3 octobre 2025, un élargissement du mandat de la force multinationale a été approuvé, reflétant une volonté de la communauté internationale de stabiliser le pays. Cependant, cette intervention militaire ne fait que masquer les problèmes sous-jacents, notamment l’instabilité politique et la pauvreté endémique.
L’arrivée de ce cinquième contingent kényan s’inscrit dans un contexte de violence persistante, mais elle ne résout pas les causes profondes de cette insécurité. Le commandant de la force de suppression des gangs, Godfrey Otunge, a déclaré que des opérations bien synchronisées avaient permis de porter des coups significatifs aux gangs. Pourtant, ces déclarations doivent être mises en perspective. Les gangs continuent de proliférer, et les déplacements de population sont en constante augmentation. La simple présence de forces étrangères ne peut pas garantir une sécurité durable.
Les interventions militaires, comme celle des policiers kényans, peuvent apporter des solutions à court terme, mais elles ne s’attaquent pas aux véritables enjeux. Par exemple, la loi électorale récemment adoptée par le Conseil présidentiel de transition, censée ouvrir la voie à des élections générales, témoigne d’une volonté politique de changement. Cependant, des tensions internes au sein même du Conseil montrent que la stabilité politique reste fragile. Dans ce contexte, la présence de policiers étrangers peut être perçue comme une béquille temporaire plutôt qu’une solution durable.
De plus, des rapports indiquent que les infrastructures publiques en Haïti sont déjà fragilisées, et la crise humanitaire en cours nécessite des réponses plus larges que des interventions militaires. Les statistiques montrent que les niveaux de pauvreté et de chômage sont alarmants, ce qui alimente la violence. Par conséquent, la lutte contre les gangs ne peut pas se limiter à des opérations policières ; elle doit également inclure des initiatives socio-économiques.
Le déploiement de policiers kényans en Haïti apparaît ainsi comme une solution temporaire qui ne résout pas les racines du problème. Les gangs ne sont pas seulement une menace à la sécurité, mais aussi le symptôme d’un système en défaillance. Les efforts pour stabiliser le pays doivent aller au-delà de la simple répression. Les réformes politiques, l’amélioration des conditions de vie et la création d’opportunités économiques doivent être au cœur de toute stratégie de long terme.
Des études sur la criminalité en Haïti montrent que les interventions militaires sans accompagnement de réformes structurelles souvent échouent à produire des résultats durables. Un rapport de l’ONU a souligné que la sécurité ne peut être rétablie sans une véritable gouvernance et des investissements dans le développement. Les pays qui ont réussi à réduire la violence ont souvent combiné des efforts de sécurité avec des programmes de développement communautaire.
En somme, le déploiement de policiers kényans en Haïti, bien qu’il puisse sembler être une réponse immédiate à une crise aiguë, ne fait que masquer des problèmes plus profonds. La lutte contre la violence des gangs nécessite une approche intégrée qui s’attaque à la fois aux symptômes et aux causes sous-jacentes. Sans une telle stratégie, les efforts internationaux risquent de rester inefficaces, laissant la population haïtienne dans une situation précaire et instable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Xavier S.
Mis en ligne : 25/12/2025
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