2029 : Ousmane Sonko, un candidat à la paix ou à la division ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 26/12/2025 12:12:00

 2029 : Ousmane Sonko, un candidat à la paix ou à la division ?

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La scène politique sénégalaise se retrouve à un carrefour délicat. La détermination d’Ousmane Sonko à se porter candidat à la présidentielle de 2029 soulève des inquiétudes croissantes quant à la consolidation des divisions déjà présentes au sein du paysage politique du pays. En proclamant avec force que « rien ne peut m’empêcher d’être candidat ! », Sonko semble ignorer les conséquences de ses ambitions sur une nation déjà en proie à des tensions internes.

Depuis l’accession au pouvoir du Pastef en mars 2024, le climat politique au Sénégal est devenu de plus en plus tendu. Les récentes condamnations judiciaires d’Ousmane Sonko, notamment celle qui l’a évincé de la course présidentielle de 2024, ont exacerbé les doutes sur son éligibilité et, par ricochet, sur la stabilité de son gouvernement. La question de son avenir politique se mêle à des préoccupations plus larges concernant la gouvernance et la légitimité des institutions. Dans ce contexte, la déclaration de Sonko ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

La volonté affichée par Sonko de briguer la présidence en 2029 pourrait être perçue comme une aspiration légitime, mais elle se heurte à une réalité plus sombre. Le pays est déjà divisé entre partisans et opposants, et l’affirmation de Sonko pourrait renforcer les clivages existants, entravant ainsi toute possibilité de dialogue constructif. Les tensions entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre sont palpables, et cette rivalité ne fait qu’accentuer le sentiment d’instabilité. À l’heure où le Sénégal a besoin d’unité, les ambitions de Sonko apparaissent comme un obstacle à la réconciliation.

Les ambitions politiques de Sonko ne peuvent être dissociées des problèmes juridiques qui le hantent. Sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation a non seulement terni son image, mais a également soulevé des questions sur son intégrité et sa capacité à gouverner. Selon certains juristes, même si le Pastef évoque une loi d’amnistie, la décision de la Cour suprême reste définitive. Ainsi, la candidature de Sonko pourrait être contestée, alimentant encore davantage les frustrations au sein de l’électorat.

De plus, la promesse de Sonko de participer à toutes les élections à venir, qu’elles soient présidentielles, législatives ou locales, semble davantage un acte de défi qu’un véritable engagement envers la démocratie. En se positionnant comme le seul maître de son destin politique, il risque de marginaliser d’autres voix au sein de son propre parti et de créer un climat de méfiance parmi ses alliés.

La détermination de Sonko à briguer la présidence en 2029 pourrait aggraver les divisions politiques déjà présentes au Sénégal. En choisissant de se focaliser sur ses ambitions personnelles, il pourrait négliger les véritables enjeux auxquels le pays fait face. Les fractures entre les différentes factions politiques se creusent, et Sonko, en tant que figure emblématique du changement, a la responsabilité de rassembler plutôt que de diviser. Pourtant, ses actions semblent indiquer le contraire.

Les récents événements au Sénégal montrent une montée des tensions sociales, exacerbées par des manifestations violentes et une répression policière. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliers de citoyens se sont mobilisés pour exprimer leur mécontentement face à la situation politique actuelle. Le risque de voir ces mouvements se radicaliser est réel, et la candidature de Sonko pourrait en être un catalyseur. Les comparaisons avec d’autres pays de la région, où des luttes internes ont conduit à des conflits ouverts, ne sont pas à prendre à la légère.

L’ambition d’Ousmane Sonko de se présenter à la présidentielle de 2029 soulève des questions fondamentales sur la direction que prend le Sénégal. Plutôt que de promouvoir l’unité et le dialogue, ses déclarations renforcent les clivages et alimentent les tensions. Dans un contexte où le pays a besoin de cohésion, la détermination de Sonko à se positionner comme un candidat incontournable pourrait se révéler être un frein à la paix sociale. Les enjeux sont trop importants pour être réduits à des ambitions personnelles, et le Sénégal mérite mieux qu’un jeu de pouvoir qui ne fait qu’approfondir les divisions.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sadio Fall.
Mis en ligne : 26/12/2025

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