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La coalition « Vivre ensemble », formée par les groupes armés G9 et G-Pèp en Haïti, incarne une réalité alarmante pour l’État haïtien, incapable de rétablir l’ordre dans le pays. Ces gangs, autrefois rivaux, ont su s’unir pour coordonner leurs actions, exacerbant ainsi l’insécurité et la violence. Leurs activités criminelles, allant des kidnappings aux extorsions, témoignent d’une situation où l’autorité de l’État est de plus en plus contestée.
La situation en Haïti s’est dégradée au fil des années, avec une montée en puissance des gangs qui, historiquement, ont été soutenus par des élites politiques et économiques. Aujourd’hui, ces groupes armés semblent avoir rompu les liens qui les unissaient à leurs « patrons », adoptant une posture d’autonomie qui remet en question la capacité de l’État à contrôler le territoire. Le rapport de l’International Crisis Group souligne que la coalition « Vivre ensemble » a réussi à rassembler entre 12 000 et 20 000 membres, dont une fraction est lourdement armée, ce qui leur confère une force de frappe redoutable.
La coalition « Vivre ensemble » représente un échec manifeste de l’État haïtien à maintenir l’ordre public. Les tensions entre les différents chefs de gangs, bien que présentes, semblent s’atténuer, favorisant une collaboration qui leur permet de renforcer leur emprise sur les territoires. Les rivalités, telles que celles observées entre les leaders Kempès et Izo, montrent que malgré des conflits internes, les gangs parviennent à s’organiser et à mener des offensives coordonnées. En parallèle, les activités illicites se diversifient, avec une augmentation notable des enlèvements en mer et des extorsions sur les routes nationales, où des péages illégaux sont désormais imposés.
Les revenus des gangs proviennent de diverses sources, notamment le kidnapping, l’extorsion et le trafic de drogues. Bien que certains leaders de la coalition tentent de réduire leur dépendance au kidnapping, ce dernier demeure une activité lucrative pour de nombreux groupes. L’implication croissante des gangs dans le trafic de drogue, bien qu’encore difficile à quantifier, est corroborée par des témoignages d’agents de sécurité haïtiens. Cette évolution souligne non seulement la capacité des gangs à s’affranchir des autorités, mais également leur volonté de s’impliquer dans des activités criminelles plus lucratives.
La coalition « Vivre ensemble » illustre l’incapacité de l’État haïtien à rétablir l’ordre face à une montée en puissance des groupes armés. En se libérant de l’influence des élites, les gangs ont non seulement renforcé leur autonomie, mais ils cherchent également à établir des relations de partenariat avec les autorités. Ce changement de dynamique pose un défi majeur pour l’État, qui doit faire face à des acteurs non étatiques de plus en plus puissants. La volonté des gangs de dialoguer avec les autorités en vue d’obtenir une amnistie pour leurs crimes témoigne de leur stratégie pour s’assurer une place dans le paysage politique haïtien.
Des chiffres récents montrent que les gangs contrôlent une part significative du territoire haïtien, rendant difficile l’intervention des forces de sécurité. Les autorités haïtiennes, souvent dépassées, peinent à mettre en place des mesures efficaces pour contrer cette montée de la violence. Les statistiques sur le nombre d’enlèvements et d’attaques armées ont considérablement augmenté, illustrant l’ampleur du défi auquel fait face l’État. En 2023, les enlèvements en mer et sur terre ont atteint des niveaux alarmants, rendant la vie quotidienne des Haïtiens de plus en plus précaire.
La coalition « Vivre ensemble » constitue un symbole frappant de l’échec de l’État haïtien à rétablir l’ordre et à garantir la sécurité de ses citoyens. L’autonomie croissante des gangs, couplée à leur capacité à s’organiser et à diversifier leurs activités criminelles, met en lumière une réalité où l’autorité de l’État est mise à mal. La nécessité d’une réponse efficace et coordonnée devient plus pressante que jamais, alors qu’Haïti se trouve à un tournant critique de son histoire.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Jules Parera.
Mis en ligne : 31/12/2025
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