Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
Le Sénégal est à l’aube d’une nouvelle ère énergétique. Les projets gaziers et pétroliers en cours, tels que le Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et Sangomar, symbolisent cette ambition.
Ce 10 juin 2024 est historique : le Sénégal a obtenu son premier baril de pétrole de Sangomar. Cependant, cette transition pose des défis environnementaux et sociaux considérables.
Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) est une avancée majeure pour le Sénégal et la Mauritanie. Situé au large de la frontière maritime, ce développement de gaz naturel liquéfié (GNL) produira 2,3 millions de tonnes de GNL par an pendant plus de 20 ans.
Le navire FPSO, récemment amarré à 40 km des côtes à une profondeur de 120 mètres, est conçu pour traiter plus de 500 millions de pieds cubes de gaz par jour. Les réservoirs se trouvent à des profondeurs allant jusqu’à 2 850 mètres, soulignant la complexité technique du projet (source : BP, Kosmos Energy).
L’exploitation des ressources gazières est une opportunité économique immense. Selon le rapport du Ministère du Pétrole et des Énergies, le Sénégal se classe désormais au 27e rang mondial en termes de réserves gazières. Avec des réserves estimées à 910 milliards de m³, le pays attire des investissements massifs. Les revenus attendus de ces projets renforceront considérablement l’économie sénégalaise et diversifieront ses sources de revenus.
Les impacts environnementaux des projets gaziers et pétroliers sont préoccupants. Pour l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), les risques incluent des déversements toxiques et des marées noires. Les émissions de CO2 des activités gazières au Sénégal sont estimées à 3,5 % des émissions mondiales sur les 30 prochaines années.
Le cadre réglementaire sénégalais impose des normes strictes pour minimiser ces impacts. Le code pétrolier sénégalais et la loi n°2019/04 de février 2019 visent à protéger l’environnement tout en stimulant l’économie locale. Toutefois, on s’interroge quant à son application stricte.
Des défis sociaux majeurs accompagnent cette transition énergétique. Il est crucial d’analyser l’impact des activités pétrolières sur les populations locales. Les communautés doivent bénéficier des retombées économiques des projets gaziers et pétroliers. Il est nécessaire de déterminer les conditions environnementales et sociales avant le début des travaux. Un système de management environnemental et social doit être mis en place pour gérer les risques, comme l’a précisé Greenpeace.
Le Sénégal doit relever des défis sanitaires liés aux activités pétrolières. La collecte de données de santé des populations riveraines est essentielle. Un suivi des impacts sanitaires doit être intégré dans les stratégies de l’Unité de Coordination des Activités Pétrolières.
Les exploitants doivent investir dans des initiatives de santé communautaire pour les populations environnantes. Le personnel des installations offshores doit disposer d’équipements de protection individuels conformes aux normes, comme indiqué dans le rapport de 2019 du Ministère du Pétrole et des Énergies.
Le Sénégal, avec ce nouveau régime, se trouve à un tournant décisif de son développement énergétique. Les projets de gaz naturel et de pétrole promettent des bénéfices économiques considérables. Toutefois, il est essentiel de gérer les impacts environnementaux et sociaux pour assurer un développement durable. Le succès de cette transition énergétique dépendra de la capacité du pays à relever ces défis avec rigueur et responsabilité.
Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
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