Article écrit par le créateur de contenu : Aliou Niang.
Au Sénégal, le riz est bien plus qu’un simple aliment. C’est un véritable pilier de la culture culinaire et une composante essentielle du quotidien des ménages.
Qu’il soit servi au petit-déjeuner, au déjeuner ou au dîner, le riz occupe une place de choix dans l’assiette Sénégalaise. Parmi les nombreuses variétés disponibles sur le marché, une se distingue particulièrement par sa popularité : le riz brisé importé.
Le riz brisé, communément appelé « riz indien » en raison de son origine principale, domine largement la consommation au Sénégal. Selon les statistiques officielles, près de 70 % du riz consommé dans le pays est du riz brisé importé, principalement en provenance de l’Inde et de la Thaïlande. Cette préférence s’explique par plusieurs facteurs, notamment son prix abordable et ses qualités organoleptiques appréciées des consommateurs.
L’un des principaux atouts du riz brisé importé réside dans son coût relativement bas par rapport aux autres variétés disponibles. Avec un pouvoir d’achat limité pour une grande partie de la population sénégalaise, ce riz représente une option accessible qui permet de nourrir les familles à moindre coût. De plus, sa longue conservation et sa facilité de préparation en font un aliment pratique au quotidien.
Au-delà de son prix compétitif, le riz brisé importé séduit les palais sénégalais par ses caractéristiques gustatives. Après cuisson, il développe une texture moelleuse et légèrement collante, très appréciée dans la préparation des plats traditionnels tels que le thiéboudiène, le riz au poisson ou le riz gras. Son goût neutre et sa capacité à bien absorber les saveurs des sauces et des épices en font un accompagnement idéal pour les mets sénégalais relevés et parfumés.
Cependant, cette forte dépendance vis-à-vis du riz brisé importé soulève des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire du pays. En effet, le Sénégal importe plus de 80 % de ses besoins en riz, ce qui le rend vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux et aux aléas de la production dans les pays exportateurs. Cette situation fragilise la souveraineté alimentaire du pays et le soumet à des risques de pénuries et de flambées des prix en cas de perturbations sur les marchés internationaux.
Face à cette dépendance excessive, les autorités sénégalaises ont initié diverses stratégies visant à relancer la production rizicole nationale. L’objectif est de réduire progressivement les importations et de renforcer l’autosuffisance alimentaire en riz. Des investissements massifs ont été réalisés dans l’aménagement de nouvelles zones rizicoles, l’introduction de variétés plus productives et l’amélioration des infrastructures d’irrigation.
Cependant, malgré ces efforts, la production locale peine encore à répondre à la demande croissante du marché intérieur. Les défis liés aux conditions climatiques, aux problèmes d’accès à l’eau et aux contraintes techniques persistent, limitant les rendements et la compétitivité du riz sénégalais par rapport aux importations.
Pour relever ce défi, des initiatives innovantes voient le jour, combinant des approches techniques et des mesures de soutien aux producteurs. L’introduction de systèmes d’irrigation plus efficaces, l’utilisation de semences améliorées et la formation des riziculteurs aux bonnes pratiques agricoles sont autant de pistes prometteuses.
Parallèlement, la valorisation des produits locaux et la sensibilisation des consommateurs à l’importance de la consommation locale sont essentielles pour stimuler la demande et encourager les investissements dans la filière rizicole nationale.
Bien que le chemin vers l’autosuffisance soit semé d’embûches, le Sénégal a la ferme volonté de réduire progressivement sa dépendance aux importations et de retrouver sa souveraineté alimentaire en matière de riz. Un défi de taille, mais crucial pour assurer la sécurité alimentaire du pays et préserver ses ressources financières.
Article écrit par le créateur de contenu : Aliou Niang
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