La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une étape fondamentale dans l’intégration économique du continent africain. Signée à Kigali en mars 2018 par 44 pays, cette initiative vise à réduire les barrières commerciales et à stimuler l’échange interafricain.
La ZLECAf a pour but de créer un marché unique pour les biens et les services, favorisant ainsi la libre circulation des marchandises entre les États membres.
L’un des principaux objectifs de la ZLECAf est d’augmenter le commerce intra-africain, qui, actuellement, ne représente qu’environ 15 % des échanges commerciaux du continent. En comparaison, les zones commerciales régionales comme l’Union européenne affichent des taux d’échange intra-régionaux atteignant jusqu’à 60 %.
En éliminant jusqu’à 90 % des tarifs douaniers sur les produits échangés, la ZLECAf a le potentiel de transformer le commerce en Afrique, en rendant les biens plus accessibles et en stimulant la compétitivité des producteurs locaux.
La mise en œuvre de la ZLECAf pourrait engendrer des bénéfices économiques significatifs. En développant un marché commun, les pays africains devraient connaître une hausse de la productivité et de l’emploi grâce à la création de chaînes de valeur régionales. Le renforcement du commerce intérieur permettra également de soutenir les petites et moyennes entreprises, essentielles pour la croissance économique et la création d’emplois sur le continent.
De plus, la ZLECAf pourrait réduire la dépendance de l’Afrique aux importations en provenance d’autres continents, comme l’Europe ou l’Asie. En favorisant la production locale, les pays africains pourront s’efforcer de développer leurs industries et de promouvoir des produits fabriqués sur le continent.
Cependant, la réalisation des objectifs de la ZLECAf n’est pas sans défis. Parmi les obstacles majeurs figure le besoin d’une infrastructure de transport et de logistique adéquate. De nombreux pays africains souffrent d’infrastructures insuffisantes, ce qui complique le commerce et retarde la circulation des marchandises.
Un autre défi important réside dans la nécessité d’harmoniser les réglementations et les normes entre les différents pays membres. La diversité des réglementations peut freiner l’échange de biens et rendre difficile l’accès aux marchés locaux. L’harmonisation des procédures douanières et des normes de production est donc essentielle pour faciliter les échanges.
Le succès de la ZLECAf dépend également de la volonté politique des États membres de collaborer. Certaines régions du continent font face à des tensions politiques et à des conflits qui peuvent poser des problèmes pour l’intégration économique. Il est crucial que les dirigeants africains s’engagent à promouvoir la paix et la stabilité pour garantir que la ZLECAf fonctionne comme prévu.
Parallèlement, des efforts doivent être faits pour sensibiliser les entreprises et les citoyens aux avantages de la ZLECAf. Cela implique des campagnes d’information et de formation pour préparer les acteurs économiques à tirer parti des nouvelles opportunités commerciales.
La ZLECAf représente une vision ambitieuse d’une Afrique unie et prospère. Avec un continent composé de plus de 1,3 milliard de personnes et des économies en pleine expansion, l’intégration économique offre la possibilité de bâtir une Afrique plus résiliente et moins dépendante des marchés extérieurs. Le développement d’un marché unique pourrait non seulement stimuler le commerce, mais aussi renforcer les liens culturels et sociaux entre les pays africains, contribuant ainsi à un avenir où les frontières commerciales ne sont plus un obstacle au développement et à la coopération.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cissé Moussa
Mis en ligne : 09/12/2024
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