Le concept des villes vertes, porté comme un modèle d’urbanisme écologique, suscite un enthousiasme croissant au Sénégal, notamment à Dakar. Cependant, cet engouement soulève des questions : est-ce une véritable volonté de construire des villes durables ou une façade pour répondre à des pressions internationales ?
Au-delà des jardins publics, l’urbanisme durable demande des infrastructures bien plus complexes, comme une gestion des déchets efficace, des transports publics écologiques et des bâtiments énergétiquement autonomes, des éléments encore largement absents.
L’idée d’une « ville verte » ne peut se limiter à des aménagements esthétiques. Les défis essentiels, comme la gestion des déchets, la pollution de l’air et les embouteillages, sont loin d’être résolus à Dakar et dans les autres grandes villes. Alors que des projets sont régulièrement annoncés, la réalité du terrain reste marquée par une déconnexion frappante entre les ambitions politiques et les besoins pratiques des citoyens. La durabilité, dans ce contexte, semble souvent reléguée au second plan.
L’insuffisance des infrastructures de base, comme l’assainissement ou l’approvisionnement en eau, complique la mise en place de villes véritablement écologiques. Les autorités sénégalaises, malgré leurs discours sur la « ville durable », négligent souvent les fondements nécessaires pour la réalisation de ce projet ambitieux. Les espaces verts, quand ils existent, ne compensent pas la gestion désastreuse des ressources naturelles ou l’inefficacité des transports publics.
La croissance démographique rapide du Sénégal, avec une urbanisation qui s’étend sans régulation, fait pression sur les espaces naturels. Les zones périphériques de Dakar sont envahies par des logements précaires, tandis que les projets comme la ville nouvelle de Diamniadio, bien qu’ambitieux, peinent à atteindre un équilibre entre modernité et durabilité. L’écologie semble ainsi reléguée derrière la quête de développement économique rapide.
Le gouvernement sénégalais semble oublier qu’une ville verte ne se limite pas à des parcs bien entretenus. Un urbanisme durable doit aussi répondre aux besoins fondamentaux des citoyens, tels que l’accès aux services publics, l’assainissement et l’énergie. Or, dans les projets actuels, ces priorités sont souvent négligées au profit d’initiatives visibles mais peu impactantes sur le quotidien des habitants.
Pour que le Sénégal parvienne à un urbanisme véritablement durable, il est urgent de repenser les stratégies actuelles. Le pays doit viser à conjuguer écologie et développement humain, en équilibrant ambition environnementale et justice sociale. La transition vers des villes durables nécessite un engagement concret, loin des simples effets d’annonce. Le temps est venu d’agir de manière cohérente et responsable pour offrir aux Sénégalais des villes écologiques et vivables.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lamine Lucie.
Mis en ligne : 29/04/2025
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