Il y a des symboles qui ne trompent pas. L’acharnement contre Farba Ngom, député-maire et proche d’un ancien président, en est un. Derrière les procédures judiciaires, les convocations à répétition, et la détention prolongée, c’est un procès politique qui se dessine. Une justice qui, sous couvert de vertu, règle ses comptes et tente de disqualifier une figure gênante du paysage politique.
Oui, Farba Ngom a été inculpé. Oui, des accusations graves pèsent sur lui : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie, et maintenant participation à une bande criminelle organisée. Mais à bien y regarder, tout ceci semble suivre un scénario connu. L’ancien griot du palais, reconverti en redoutable acteur politique, paie aujourd’hui le prix de sa loyauté passée… et de son silence actuel.
L’indignation de Farba Ngom devant le juge n’est pas celle d’un homme acculé, mais celle d’un homme conscient de la manipulation dont il fait l’objet : « Il ne vous reste qu’à aller chercher ma mère », aurait-il lâché, excédé. Il sait que l’enjeu dépasse sa personne. Ce qu’on cherche à étouffer, ce n’est pas seulement sa voix, mais une mémoire politique, un pan de régime que certains veulent effacer dans la précipitation.
Le rejet du cautionnement, malgré les garanties, en dit long sur la volonté de maintenir ce dossier sous tension. Et le fameux rapport de la Centif ? 125 milliards de francs CFA de transactions suspectes brandies comme une épée de Damoclès. Mais combien d’autres personnalités, aujourd’hui dans les bonnes grâces du pouvoir, ont été épargnées malgré des montants autrement plus vertigineux ? Deux poids, deux mesures. La morale sélective est la pire des corruptions.
Ce qui se joue ici dépasse le cas Farba Ngom. Une démocratie ne peut pas se bâtir sur des procès politiques, ni sur l’humiliation méthodique d’adversaires désignés. On ne redresse pas un pays en multipliant les détentions arbitraires, mais en réconciliant justice et équité.
Farba Ngom a droit à un procès équitable, pas à un lynchage judiciaire. Et nous avons le devoir de rester vigilants. Car aujourd’hui, c’est lui. Demain, ce pourrait être n’importe quel citoyen.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Marie.
Mis en ligne : 03/05/2025
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