L’Occident traverse une crise existentielle profonde. Cette colère palpable qu’il exprime face aux changements géopolitiques actuels n’est rien d’autre que le symptôme d’une réalité qu’il refuse d’accepter : la perte d’influence de l’Occident dans un monde qu’il ne contrôle plus comme avant. Ce monde qu’il a longtemps dominé, pillé et modelé à son image, est en train de lui échapper, inexorablement.
Car pendant des siècles, les puissances occidentales ont imposé leur suprématie par la force, sous couvert de civilisation. Elles ont orchestré l’oppression, instauré le racisme systémique, justifié l’apartheid, et alimenté des conflits meurtriers, tout en prétendant incarner les valeurs universelles. Cette arrogance coloniale, teintée d’un complexe de supériorité raciale, continue aujourd’hui de hanter leur discours. Pourtant, la réalité contemporaine est tout autre : la domination occidentale recule, et avec elle, cette illusion d’être les seuls à pouvoir dicter les règles du jeu mondial.
Il suffit de voir comment les interventions militaires occidentales ont laissé derrière elles des pays ravagés. Afghanistan, Irak, Libye, Somalie… Autant de nations envahies, déstabilisées, puis abandonnées à la misère. À chaque fois, le même schéma : chaos, pillage des ressources, et peuples livrés à la détresse. Et pourtant, ceux-là mêmes qui ont détruit ces sociétés osent aujourd’hui se présenter comme les garants de la démocratie et de la paix mondiale.
Ce double discours devient de plus en plus difficile à faire avaler à une planète éveillée. Comment les pays du Sud pourraient-ils encore croire à la bonne foi d’un Occident qui soutient, sans vergogne, des politiques d’oppression lorsqu’elles servent ses intérêts ? Il est ironique d’entendre des chefs d’État occidentaux dénoncer la brutalité d’autres régimes alors que leur propre histoire récente regorge d’exactions. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est bien la perte d’influence de l’Occident sur le reste du monde, et cela engendre une panique croissante dans les cercles de pouvoir euro-américains.
Cette perte de contrôle se reflète également dans l’équilibre des puissances nucléaires. Contrairement au passé, où l’Occident pouvait brandir la menace atomique en toute impunité, les cartes ont changé. Les autres puissances, elles aussi, détiennent désormais l’arme ultime. Si un conflit mondial devait éclater aujourd’hui, l’Europe ne serait pas épargnée. Ce n’est plus l’Afghanistan, ni l’Irak, ni la Libye : ce sont des États capables de frapper aussi fort, voire plus.
Mais l’Occident persiste dans une rhétorique obsolète. Il s’érige en juge moral du monde tout en refusant de rendre des comptes sur ses propres crimes. Il s’indigne de l’influence de Poutine, brandit l’épouvantail chinois, et accuse sans preuve ceux qui refusent de s’aligner sur ses intérêts. Pourtant, même aux États-Unis, certains l’ont compris. Donald Trump qu’on le soutienne ou non avait perçu que le monde multipolaire exige désormais coopération plutôt que domination. Seule l’Union européenne, et particulièrement la France, semble encore croire qu’elle peut sauver ce qui reste de son prestige perdu.
Le plus ironique dans cette perte d’influence de l’Occident, c’est qu’elle est le fruit de ses propres excès. Le monde change. Les peuples s’émancipent. Les puissances émergentes s’affirment. Et ceux qui s’accrochent à un passé révolu en manipulant l’opinion ne pourront rien contre cette bascule historique. Car non, le monde ne vous appartient plus.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jacques Diallo.
Mis en ligne : 16/05/2025
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