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L’annonce des nouveaux tarifs douaniers par le président américain Donald Trump pouvant atteindre jusqu’à 41 % sur certaines importations a suscité des réactions contrastées à travers le globe. Si certains pays ont pu négocier des allégements, d’autres, pris de court par le délai imposé, se retrouvent pénalisés.
Derrière la façade protectionniste de ces décisions se cache une réalité plus préoccupante : celle d’une politique commerciale erratique, génératrice d’instabilité économique et de nervosité grandissante sur les marchés mondiaux. Et c’est précisément là que réside notre inquiétude.
Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump a fait du protectionnisme économique une pierre angulaire de sa stratégie. Promettant de « rendre sa grandeur à l’Amérique », il n’a cessé de s’attaquer aux déséquilibres commerciaux supposés, multipliant les barrières douanières. Ces nouvelles taxes, imposées aux importations de dizaines de pays, s’inscrivent dans une logique de rapport de force, où la négociation devient synonyme de chantage commercial. Mais à quel prix ?
L’application précipitée des droits de douane, sans coordination globale ni réelle concertation, révèle une gouvernance impulsive, centrée davantage sur l’image politique que sur les données économiques. Le ton triomphal affiché par la Maison-Blanche tranche avec la fébrilité des marchés : chute du Kospi en Corée du Sud, affaiblissement du dollar face au yen, et indicateurs d’emploi décevants aux États-Unis.
Le rapport du Département du Travail américain est sans appel : 258 000 emplois supprimés en mai et juin, avec une croissance de l’emploi bien en deçà des attentes. Une ironie amère pour une administration qui prétend renforcer l’économie nationale par des mesures censées la protéger.
Premièrement, l’instabilité créée par ces décisions affecte la confiance des investisseurs. Une politique commerciale cohérente doit rassurer les marchés, non les désorienter. Les secousses observées sur les places financières asiatiques sont révélatrices d’un malaise plus profond : une incertitude chronique sur les intentions américaines.
Deuxièmement, en pénalisant des alliés comme la Corée du Sud avec un tarif de 15 %, les États-Unis s’isolent davantage sur la scène internationale. Ce traitement indifférencié fragilise les partenariats économiques stratégiques, dans un contexte où la coopération est pourtant cruciale.
Troisièmement, les effets internes contredisent les objectifs proclamés : les entreprises américaines importatrices voient leurs coûts grimper, et les consommateurs finissent par en payer le prix. Cette inflation déguisée sape le pouvoir d’achat et pèse sur la consommation, moteur traditionnel de l’économie américaine.
À titre de comparaison, l’Union européenne, bien que parfois critiquée pour sa lenteur, privilégie une régulation concertée et multilatérale du commerce international. Même la Chine, pourtant régulièrement ciblée par Washington, adopte une posture plus stable en diversifiant ses partenariats et en renforçant sa diplomatie économique.
La politique douanière de Donald Trump apparaît moins comme une stratégie structurée que comme une succession de coups de force, dictés par des considérations électoralistes. Le monde observe avec inquiétude cette dérive protectionniste, qui affaiblit l’économie mondiale au lieu de la stabiliser.
Il faut que les leaders mondiaux, les institutions économiques et la société civile s’élèvent contre cette approche hasardeuse du commerce international. Défendre la stabilité, c’est défendre l’avenir. Le marché a besoin de clarté, pas de secousses répétées. L’Amérique doit revenir à une diplomatie économique responsable, au risque de perdre à long terme ce qu’elle croit gagner à court terme.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : François Sarr.
Mis en ligne : 10/08/2025
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