Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Le 11 août 2025, Donald Trump annonçait la prise de contrôle directe par son administration du maintien de l’ordre à Washington D.C., avec la nomination de Terrance (Terry) Cole, chef de la DEA, à la tête de la police de la capitale américaine. Accompagnée du déploiement massif de 800 militaires de la Garde nationale, cette décision suscite un débat important sur la nature de cette intervention et ses conséquences pour une démocratie comme celle des États-Unis.
Terrance Cole est un agent chevronné de la DEA, l’agence fédérale américaine de lutte contre le trafic de drogues, ayant opéré dans des zones de guerre comme l’Afghanistan et la Colombie. Nommé en 2023 secrétaire à la sécurité publique de Virginie, il a géré d’importantes opérations de lutte contre la drogue et supervisé des milliers d’employés. Pourtant, ce profil très « militaro-sécuritaire » semble mal adapté à la gestion d’une police locale urbaine dans une capitale démocratique. Or, c’est désormais à lui que revient la lourde tâche de diriger la police de Washington, sous pression directe de Donald Trump, qui lui impose des résultats sous menace de révocation immédiate.
D’abord, cette nomination intervient alors que les statistiques officielles y compris celles du gouvernement Biden indiquent une baisse significative de la criminalité violente dans la capitale, au plus bas depuis trente ans. La maire Muriel Bowser, élue démocrate, a réfuté les accusations de hausse dramatique. Ce décalage révèle que la décision relève plus d’un calcul politique, visant à instaurer une image de chaos et d’« insécurité incontrôlable » pour justifier un renforcement autoritaire.
Ensuite, le recours au déploiement de centaines de militaires de la Garde nationale dans une ville civile illustre un glissement inquiétant vers une logique de maintien de l’ordre militarisé, aux antipodes des principes démocratiques. Confier la police locale à un ex-agent de la DEA habitué aux zones de conflit, où la guerre contre la drogue s’est traduite par des violences systémiques et des violations des droits, c’est mettre en place une approche sécuritaire dure, fondée sur la répression plutôt que sur la prévention et le dialogue.
Enfin, la manière dont Trump exerce son autorité par menaces publiques et exigence d’obéissance stricte illustre une gouvernance basée sur la peur, qui fragilise les institutions et exacerbe les tensions avec les autorités locales démocratiques et le Congrès. Cette politisation de la police risque d’alimenter la division sociale et d’affaiblir la confiance entre citoyens et forces de l’ordre.
Des situations similaires ont pu être observées dans d’autres démocraties, où la militarisation du maintien de l’ordre en milieu urbain a mené à des crises majeures. Par exemple, en France, le recours massif aux forces armées pour gérer des manifestations a souvent suscité critiques et violences accrues. Aux États-Unis même, les échecs des politiques sécuritaires du « War on Drugs » des années 2000 ont démontré les limites et les dangers d’une approche purement répressive, en particulier dans les quartiers défavorisés.
La décision de Donald Trump de confier le contrôle de la police de Washington à Terrance Cole, soutenue par un déploiement militaire sans précédent, apparaît comme un pas dangereux vers la militarisation et la politisation du maintien de l’ordre. Elle repose sur une instrumentalisation de la peur, malgré une réalité sécuritaire bien moins alarmante que celle présentée.
Ce choix ne fait qu’exacerber les divisions politiques et menace les valeurs démocratiques fondamentales de contrôle civil sur la police, de respect des droits et d’équilibre des pouvoirs. Face à cette dérive, il est impératif de défendre un modèle de sécurité basé sur la transparence, la coopération locale et la justice sociale, plutôt que sur la peur et la répression.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Steven.
Mis en ligne : 19/08/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





