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Le rendez-vous très attendu entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, censé offrir une lueur d’espoir pour la désescalade en Ukraine, s’est soldé par un constat amer : trois heures de discussions pour… rien. Les qualificatifs « productif » et « constructif » utilisés par les deux dirigeants ne masquent pas l’absence totale d’accord concret. Il s’agit, en réalité, d’une rencontre médiatique plus qu’une vraie négociation, au détriment de la situation ukrainienne.
Le sommet s’est déroulé dans un cadre solennel, avec toute la mise en scène que l’on attend pour un événement de cette importance, mais sans aucun résultat tangible. L’Ukraine, cœur du conflit et principale concernée, n’était pas autour de la table, reléguée à un simple « détail » dont dépendrait la paix. La paix, pourtant, ne peut se négocier sans la participation effective de ceux qui subissent directement les combats.
Trois heures pour échanger des mots creux, sans feuille de route, sans cessez-le-feu, sans calendrier clair. Trump et Poutine ont vanté une vague « compréhension », mais aucune avancée réelle n’a été enregistrée. L’événement apparaît davantage comme un spectacle destiné à redorer l’image internationale des deux leaders : accueil avec pomp, discours très courts et absence de dialogue véritable. Ce sommet consolide surtout la position de Poutine sur la scène internationale, tout en laissant Trump vanter sa proximité avec le président russe, sans imposer la moindre exigence concrète.
L’absence de Kiev dans ces discussions constitue un manquement stratégique et moral majeur. L’Ukraine est réduite à une condition de possibilité, comme si sa souveraineté et sa sécurité pouvaient être négociées sans sa voix. Cette marginalisation risque de fragiliser toute initiative de paix, car elle repose sur l’illusion que la simple volonté de deux puissances peut suffire à mettre fin au conflit.
Cette rencontre rappelle d’autres moments où des puissances étrangères ont décidé du sort de nations sans les consulter. En 1938, à Munich, la France et le Royaume-Uni avaient « négocié » avec Hitler le démembrement de la Tchécoslovaquie, au nom de la paix. Résultat : une guerre encore plus meurtrière deux ans plus tard. En 2014, après l’annexion de la Crimée, les accords de Minsk, négociés sans l’Ukraine, n’ont servi qu’à gagner du temps pour Moscou. Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter. Les leçons du passé sont oubliées : une paix durable ne peut être bâtie sur l’injustice et l’exclusion des principaux concernés.
Ce sommet Trump‑Poutine, présenté comme productif, n’est en réalité qu’un numéro diplomatique, excluant la principale partie prenante et offrant à la Russie une légitimité renforcée sans aucune concession. Il faut exiger des actes concrets : un cessez-le-feu effectif, des garanties de sécurité pour l’Ukraine et la participation réelle de Kiev aux négociations.
Assez des faux-semblants : la paix ne se fera pas dans les discours et les mises en scène, mais à la table des négociations avec toutes les parties concernées. L’heure est à la paix authentique, pas à la comédie diplomatique.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Diouf.
Mis en ligne : 25/08/2025
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