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L’ONU a officiellement déclaré, ce 22 août 2025, l’état de famine à Gaza, une première au Moyen-Orient. Selon ses experts, 500 000 personnes y affrontent déjà des conditions « catastrophiques », un chiffre qui pourrait atteindre 641 000 d’ici fin septembre. Pourtant, cette famine « aurait pu être évitée » sans « l’obstruction systématique d’Israël », dénonce l’organisation.
Affamer des civils est un crime de guerre, rappelle Volker Türk, chef des droits humains de l’ONU. Pourtant, malgré les alertes répétées, les preuves accablantes et les appels au cessez-le-feu, la communauté internationale reste spectatrice, voire complice, d’un drame humanitaire sans précédent.
Dès mars 2025, Israël a suspendu toute entrée de marchandises et d’approvisionnements à Gaza, fermant tous les points de passage pour l’aide humanitaire. Les conséquences sont dramatiques : la consommation alimentaire s’est effondrée, la malnutrition aiguë touche un enfant sur trois, et des milliers de civils meurent de faim ou de maladies évitables. Les images d’enfants émaciés, comparables à celles des famines du Biafra ou de l’Éthiopie, ont choqué le monde. Pourtant, malgré les preuves, Israël persiste à nier la réalité, accusant le Hamas de « mensonges » et de « détournement de l’aide » des allégations démenties par les rapports de l’ONU et des ONG sur place.
L’aide s’accumule aux frontières, mais son acheminement est bloqué, restreint, ou rendu inefficace par des largages aériens insuffisants et dangereux. Les agences onusiennes insistent : sans accès humanitaire total et immédiat, la famine s’étendra à l’ensemble de l’enclave. Pourtant, les grandes puissances, donatrices d’aide humanitaire, ferment les yeux sur ces obstructions.
Les États-Unis et l’Union européenne financent massivement l’aide humanitaire à Gaza, mais leur soutien politique et militaire à Israël neutralise leurs propres efforts. Washington, premier donateur, a suspendu en août 2025 ses exportations d’armes vers Israël une mesure symbolique, tardive, et partielle. Pire, les États-Unis et Israël, non membres de la Cour pénale internationale (CPI), multiplient les pressions pour empêcher toute enquête sur les crimes de guerre présumés. En août 2025, Washington a sanctionné quatre magistrats de la CPI, dont un Français, pour avoir osé enquêter sur les responsabilités israéliennes. Ces sanctions, saluées par Israël, visent à « protéger » ses dirigeants, dont Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, visés par des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La CPI, saisie depuis 2021 des crimes commis à Gaza, a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant en novembre 2024. Pourtant, sous la pression américaine, ses magistrats sont aujourd’hui ciblés, leurs avoirs gelés, leurs déplacements restreints. La justice internationale, conçue pour protéger les victimes, est réduite au silence par le cynisme des puissants. Pendant ce temps, les preuves s’accumulent : destruction systématique des infrastructures civiles, siège alimentaire, attaques contre les hôpitaux autant d’actes constitutifs de crimes contre l’humanité.
Les famines du Biafra (1967-1970) et du Yémen (depuis 2015) ont montré comment un siège militaire peut transformer la nourriture en arme de guerre. À Gaza, la situation est encore plus grave : en quelques mois, 65 % du territoire est en famine, un record de vitesse et d’ampleur. Les experts de l’ONU comparent déjà Gaza aux pires catastrophes du XXe siècle. Pourtant, contrairement au Biafra ou à l’Éthiopie, où l’indignation internationale avait fini par forcer l’ouverture de corridors humanitaires, Gaza reste sous blocus, et les appels au cessez-le-feu restent lettres mortes.
Comment expliquer que les mêmes États qui sanctionnent la Russie pour ses crimes en Ukraine protègent Israël de toute conséquence ? La réponse est politique : Israël bénéficie d’une immunité diplomatique, au mépris du droit international. Malgré ses déclarations, l’ONU n’a su imposer ni cessez-le-feu, ni levée du siège, ni sanctions. Ses résolutions sont bloquées par le veto américain au Conseil de sécurité. Les images de la famine à Gaza peinent à percer le bruit des guerres en Ukraine ou au Sahel. Pourtant, comme au Biafra, ce sont les civils qui paient le prix de l’indifférence mondiale.
Chaque jour de silence, chaque obstruction à l’aide, chaque pression sur la CPI est un jour de complicité. La famine à Gaza n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un système qui place la realpolitik au-dessus des vies humaines.
La famine à Gaza est un crime organisé, permis par l’impunité d’Israël et la lâcheté de ses alliés. La communauté internationale doit cesser de financer une aide qu’elle laisse bloquer, exiger la fin du siège, et soutenir la CPI contre les pressions américaines. Sinon, l’histoire retiendra que, face à l’une des pires crises humanitaires du siècle, le monde a choisi de regarder ailleurs.
« Chaque jour de silence est un jour de complicité. » Il faut agir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibou Senghor.
Mis en ligne : 30/08/2025
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