Un milliard par an pour rien : Le Liban paie le prix de l’inaction - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 03/09/2025 01:09:00

Un milliard par an pour rien : Le Liban paie le prix de l’inaction

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Le 26 août 2025, les États-Unis ont annoncé leur soutien à la prolongation d’un an du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), dont le rôle est de maintenir la paix entre Israël et le Liban. Cette décision survient après des mois de discussions au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, où des pays comme la France et le Liban plaidaient pour ce renouvellement, tandis que les États-Unis et Israël étaient initialement opposés.

Le mandat de la FINUL, qui expire le 31 août, a été prolongé jusqu’au 31 août 2026, avec l’objectif de renforcer la souveraineté libanaise et de désarmer le Hezbollah.

Depuis sa création en 1978, la FINUL a pour mission de surveiller la cessation des hostilités entre Israël et le Liban, d’aider le gouvernement libanais à restaurer son autorité dans le sud du pays, et de fournir une aide humanitaire. Cependant, malgré sa présence, les tensions n’ont cessé d’augmenter, notamment avec le Hezbollah, soutenu par l’Iran. La guerre de 2024 entre Israël et le Hezbollah a exacerbé la situation, mettant en lumière les limites de l’efficacité de la FINUL.

La FINUL, avec ses 10 800 Casques bleus, est souvent perçue comme une force d’observation plutôt que d’intervention. Elle a été incapable d’empêcher les incursions israéliennes répétées dans le sud du Liban, ni de désarmer le Hezbollah, malgré les résolutions de l’ONU. Des incidents, tels que l’attaque d’une base de la FINUL par des tanks israéliens en 2024, illustrent son incapacité à assurer la sécurité de ses propres troupes, sans parler de la population libanaise.

De plus, la FINUL semble souvent prise entre deux feux : d’une part, elle est critiquée par Israël pour ne pas empêcher le Hezbollah de se redéployer dans le sud, et d’autre part, elle est accusée par le Hezbollah de servir de couverture aux opérations israéliennes. Cette situation la place dans une position délicate, réduisant sa capacité à remplir efficacement sa mission.

Le coût annuel de la FINUL est estimé à un milliard de dollars. Cet investissement financier massif ne semble pas justifié par les résultats obtenus. Au lieu de contribuer à une paix durable, la présence de la FINUL donne l’illusion d’une stabilité qui masque les véritables problèmes sous-jacents, tels que l’absence de volonté politique des acteurs régionaux de parvenir à une solution pacifique. Les fonds alloués à la FINUL pourraient être mieux utilisés pour soutenir des initiatives de paix plus efficaces et pour renforcer les capacités de l’État libanais à assurer sa propre sécurité.

L’histoire regorge d’exemples où les Casques bleus ont échoué parce qu’ils étaient déployés sans mandat clair ou sans soutien des grandes puissances. Au Rwanda, l’ONU a retiré ses troupes au moment crucial. En ex-Yougoslavie, les forces de l’ONU ont été incapables d’empêcher les massacres. Au Liban, la Finul répète les mêmes erreurs : elle est là, mais elle ne peut rien faire

Il faut remettre en question la pertinence de la FINUL dans sa forme actuelle. Au lieu de prolonger indéfiniment une mission qui n’a pas réussi à instaurer la paix, il serait plus judicieux d’explorer de nouvelles approches, telles que le soutien direct à l’armée libanaise, le renforcement des institutions étatiques, et l’encouragement d’un dialogue régional inclusif. La communauté internationale doit se concentrer sur des solutions durables et non sur des pansements temporaires qui ne font qu’enliser la situation.

La prolongation du mandat de la FINUL est une décision qui manque de vision stratégique. Elle témoigne d’une inertie diplomatique qui ne fait qu’entretenir le statu quo et retarde la recherche de solutions véritablement efficaces pour le Liban et la région. Il est impératif de repenser l’engagement international au Liban pour qu’il soit plus en phase avec les réalités du terrain et les aspirations légitimes du peuple libanais à la paix et à la stabilité.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mariama S. Kane.
Mis en ligne : 03/09/2025

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