Des enfants handicapés à vie : Gaza sous les décombres - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 08/09/2025 01:09:00

Des enfants handicapés à vie : Gaza sous les décombres

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Le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU a révélé, le 3 septembre 2025, un chiffre glaçant : au moins 21 000 enfants palestiniens vivent désormais avec un handicap causé par la guerre à Gaza depuis octobre 2023, soit plus de la moitié des enfants blessés dans ce conflit. Ces chiffres ne sont pas le fruit du hasard ou de simples « dommages collatéraux ». Ils sont le résultat d’une stratégie militaire cynique, où les armes utilisées, les cibles visées et les conditions imposées à la population civile transforment délibérément des générations d’enfants en victimes à vie. Derrière ces statistiques se cachent des vies brisées, des familles détruites et une société palestinienne affaiblie pour des décennies.

Depuis le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est soumise à une offensive israélienne d’une intensité et d’une durée inédites. Les bombardements massifs, les sièges prolongés et les restrictions drastiques sur l’aide humanitaire ont plongé 2,2 millions de Palestiniens dans une crise humanitaire sans précédent. Les hôpitaux, les écoles et les infrastructures civiles ont été systématiquement ciblés, rendant impossible toute prise en charge médicale digne de ce nom. Selon l’ONU, plus de 157 000 personnes ont été blessées, dont un quart risquent de souffrir d’incapacités permanentes. Pourtant, malgré les appels répétés de la communauté internationale, les frappes se poursuivent, et les conditions de vie à Gaza se dégradent chaque jour davantage.

Les témoignages de médecins et d’ONG sur place décrivent une réalité insoutenable : des enfants opérés sans anesthésie, des amputations réalisées dans l’urgence, des familles forcées de fuir sous les bombes avec des proches handicapés, incapables de se déplacer. Les armes utilisées bombes à fragmentation, munitions à large rayon d’impact sont conçues pour maximiser les dégâts humains, notamment dans les zones densément peuplées. Human Rights Watch et Amnesty International ont documenté des frappes illégales et indiscriminées sur des hôpitaux, des écoles et des abris, transformant ces lieux en « pièges mortels ». En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre les dirigeants israéliens, soulignant l’usage délibéré de la famine et des attaques contre les civils.

Le ciblage des infrastructures médicales est particulièrement révélateur : sur les 36 hôpitaux de Gaza, seuls quatre n’ont pas été endommagés ou détruits. Les dispositifs médicaux, comme les fauteuils roulants ou les prothèses, sont souvent bloqués à l’entrée de Gaza sous prétexte qu’ils pourraient être détournés à des fins militaires. Résultat : 83 % des personnes handicapées ont perdu leurs aides à la mobilité, et des milliers d’enfants amputés ne peuvent bénéficier de soins de réadaptation. Les ordres d’évacuation, impossibles à respecter pour les personnes à mobilité réduite, aggravent encore leur vulnérabilité.

Les bombes à fragmentation et les munitions à fort impact, utilisées massivement par l’armée israélienne, causent des blessures graves et irréversibles. Selon Amnesty International, ces armes ont tué et mutilé des milliers de civils, dont une majorité d’enfants.

Les forces israéliennes ont occupé et endommagé des complexes médicaux comme Al-Shifa ou Nasser, empêchant les soins aux blessés et condamnant des patients à mourir dans d’atroces souffrances.

Les témoignages se multiplient sur des amputations réalisées sans anesthésie, faute de médicaments et d’équipements. Médecins du Monde et MSF rapportent jusqu’à 15 amputations d’enfants par jour, un record mondial.

Les handicaps infligés à ces enfants pèsent sur leurs familles et sur toute la société palestinienne. Les traumatismes psychologiques, les besoins en réadaptation et la dépendance accrue des personnes handicapées affaiblissent la résistance et la cohésion sociale à long terme.

Cette stratégie rappelle d’autres conflits où les civils ont été délibérément pris pour cible, comme en Syrie ou au Yémen. Pourtant, contrairement à ces crises, la communauté internationale reste paralysée. Les États-Unis, premier fournisseur d’armes à Israël, continuent de bloquer les résolutions onusiennes exigeant un cessez-le-feu. Alors que l’ONU parle de « crimes contre l’humanité » et que la CPI envisage des poursuites, Israël agit en toute impunité, protégé par ses alliés occidentaux.

Les 21 000 enfants handicapés de Gaza ne sont pas des victimes collatérales. Ils sont les cibles d’une guerre où la souffrance est devenue une arme. Face à cette réalité, le silence de la communauté internationale est complice. Il faut exiger des comptes, lever le blocus sur Gaza et de garantir l’accès aux soins pour toutes les victimes. Sinon, ces enfants porteront à jamais les stigmates d’une guerre qui a choisi de les sacrifier.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Souleymane Diop.
Mis en ligne : 08/09/2025

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