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Je viens de lire ce témoignage bouleversant, « Je l’aime mais je suis marié ». Un homme marié, père de famille, avoue qu’il aime une autre que sa femme. Il se plaint, il souffre, il réclame compréhension, voire un « remède » pour apaiser ce qu’il qualifie d’amour interdit. Eh bien non ! Je refuse ce discours qui banalise, excuse, relativise. Mon parti pris est ferme : la fidélité n’est pas un fardeau qu’on subit, c’est un choix conscient, une responsabilité. Et ceux qui se retrouvent entre deux femmes ou deux amours doivent arrêter de se draper dans la souffrance pour justifier l’injustifiable.
Au Sénégal, comme dans beaucoup de sociétés, l’infidélité masculine est souvent tolérée, plus ou moins acceptée, ou du moins banalisée. Des enquêtes et témoignages abondent : les femmes qui ignorent les dehors trompeurs, les hommes qui justifient leur double vie par des obligations professionnelles ou des déplacements, la polygamie utilisée comme alibi. Aussi, même si les chiffres précis manquent, il est clair que le mal-être, la déception, le non-dit sont répandus. Le mariage est présenté comme une institution sacrée, mais l’engagement moral derrière est souvent vidé de sa substance. Beaucoup d’hommes parlent de contraintes religieuses et sociales pour rester mariés tout en aimant quelqu’un d’autre ; beaucoup de femmes subissent. Le contexte social et culturel, mêlé aux traditions, à la religion, à l’éducation, rend la pression forte.
Le témoignage commence par une confession : “je ne divorcerai jamais”, “je jure”, “jamais je ne franchirai la ligne rouge”. Ce sont des promesses qu’il se fait à lui-même, mais qu’il est en train de trahir intérieurement. Le mensonge s’impose : il ment à sa femme, il ment à lui-même. Le texte emploie la souffrance comme couverture, la tristesse comme justification.
Quand il dit “ce feu est devenu incendie”, il admet que ce n’était pas prévu, mais cela ne le disculpe pas. On finit toujours par connaître ses choix, ses actes. Et ceux-ci n’effacent pas le mal causé, ils ne rendent pas la trahison moins grave. Ce qui me choque, c’est l’idée qu’aimer une autre malgré tout est un droit. Non. Ce que je lis, c’est une fuite : fuite de soi-même, fuite de la vérité, fuite de l’engagement.
Le texte évoque la femme mariée qui le consolait quand il pleure un mensonge. Elle croit à la version de la mort de l’oncle. L’illusion continue. L’autre, la maîtresse, lui dit calmement “je ne te dois rien”. Elle n’a pas les mêmes engagements. Il lui laisse la liberté, mais lui choisit de rester dans un cadre avec des devoirs. Et il ne assume pas ses contradictions.
Se marier, c’est accepter des devoirs : fidélité, honnêteté. Chaque fois que je choisis de rester marié, je choisis aussi de respecter mes engagements. Se plaindre de ses sentiments sans remettre en cause ses actes, c’est refuser sa propre responsabilité.
Ce texte montre la douleur de celui qui aime ailleurs, mais aussi sûrement celle de celle qui croit en ce foyer. Mensonges, non-dits, double vie brisent la confiance. À la longue, la femme mariée souffre aussi, souvent silencieusement.
On n’est pas un être moralement valable parce qu’on peut aimer deux personnes en même temps, mais parce qu’on peut choisir ce qu’on veut et assumer ce choix. Si tu décides de rester marié, il faut être fidèle ou à tout le moins être honnête.
Beaucoup invoquent les normes culturelles ou religieuses pour rester dans le mariage tout en aimant une autre. Mais ces normes, ce sont des codes auxquels on souscrit en conscience. On ne peut pas s’abriter derrière elles quand on transgresse leurs principes.
Des enquêtes sénégalaises montrent que l’infidélité masculine est largement perçue comme un phénomène courant, parfois accepté. Par exemple, un article indique que le pourcentage de couples connaissant l’infidélité se situe entre 70 % et 85 % dans le monde, et que la situation semble en nette progression au Sénégal, même sans données exactes. Les causes évoquées : manque de communication, insatisfaction affective ou sexuelle, habitudes culturelles, absence de sanction sociale forte. Et les conséquences : divorces, instabilité familiale, dégradation psychologique des épouses, perte de confiance, problème d’éducation des enfants.
Dans d’autres sociétés, le dilemme existe aussi. En Europe ou en Amérique, beaucoup justifient l’adultère par “l’amour qui n’est plus”, “le besoin de nouveauté”, “la liberté individuelle”. Mais ce qu’on remarque souvent, via des études relationnelles, c’est que les conflits de couple non réglés (communication, épanouissement sexuel, respect mutuel) mènent à la rupture ou à l’infidélité silencieuse. Là-bas comme ici, le problème n’est pas tant “aimer une autre” que “comment j’ai laissé les conditions du mariage se détériorer” sans rien faire. Et quand les gens choisissent effectivement la séparation, certains divorcent pour reconstruire un couple plus honnête plutôt que de mentir.
Ce témoignage met en lumière une souffrance réelle, mais il ne doit pas devenir une justification morale. Être marié, aimer une autre, pleurer pour cette autre, puis vouloir continuer la vie comme si de rien n’était, c’est se tromper soi-même et tromper les autres. La fidélité, ce n’est pas une option parmi d’autres ; c’est un choix difficile, exigeant, mais essentiel. Si tu te trouves “entre deux mondes”, entre deux amours, ne demande pas de remède mais regarde : quels actes as-tu posés ? Pourquoi as-tu mis ton couple en danger ? Et assume : soit tu changes, soit tu choisis, soit tu romps les silences. Il faut arrêter de glorifier la faiblesse, arrêter de pleurer ses altérations comme si elles étaient une fatalité. La fidélité, c’est un choix. Moi, je dis que c’est ce qu’il fallait faire dès le départ en conscience, avec courage.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 15/09/2025
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