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L’histoire de cet homme, anéanti par la découverte de la double vie de son épouse, a fait le tour des réseaux sociaux, suscitant indignation et compassion. Pourtant, derrière le drame personnel se cache une réalité bien plus complexe : celle d’une femme qui, dans un monde encore largement dominé par les hommes, ose vivre deux vies, défiant les normes et les attentes sociales. Cette histoire n’est pas celle d’une trahison, mais celle d’une révolution silencieuse. Une révolution où les femmes, trop longtemps cantonnées à des rôles étroits, s’autorisent enfin à exister pleinement, même si cela bouscule les conventions. Et ça, c’est une excellente nouvelle.
Dans une société où la polygamie masculine est souvent tolérée, voire légalisée dans certains pays, où l’infidélité des hommes est banalisée sous couvert de « nature masculine », une femme qui ose vivre deux amours est immédiatement diabolisée. Pourtant, qui peut lui jeter la pierre ? Les hommes ont historiquement eu le droit et parfois même le devoir d’avoir plusieurs épouses, plusieurs maîtresses, plusieurs vies. Pourquoi une femme qui fait de même serait-elle une criminelle, alors qu’un homme dans la même situation serait un « séducteur » ? Cette inégalité flagrante révèle une hypocrisie sociale qu’il est temps de dénoncer.
En Afrique de l’Ouest, par exemple, la polygamie est légale dans de nombreux pays, mais uniquement au profit des hommes. Au Sénégal, un homme peut épouser jusqu’à quatre femmes, tandis qu’une femme n’a pas le droit d’avoir plusieurs maris. Pourtant, des études montrent que les femmes sont tout aussi capables d’aimer plusieurs personnes à la fois. La différence ? Elles n’ont pas le droit de l’avouer. Cette histoire n’est donc pas seulement celle d’un mariage brisé, mais celle d’un système qui refuse aux femmes la même liberté que celle qu’il accorde aux hommes.
L’épouse en question n’est pas une menteuse pathologique. Elle est une femme prise au piège d’un système qui lui interdit d’être honnête. Elle a choisi de protéger ses enfants, de préserver son indépendance économique, et de construire une nouvelle vie sans renoncer à l’ancienne. Est-ce moral ? Pas selon les standards traditionnels. Est-ce humain ? Absolument.
Son mari, lui, incarne la figure de l’homme « idéal » : stable, posé, fonctionnaire. Mais cette stabilité est-elle synonyme de bonheur ? Son désarroi est compréhensible, mais sa souffrance ne doit pas occulter une vérité plus large : les femmes n’ont plus envie d’être des objets de possession. Elles veulent être des sujets de leur propre existence, avec le droit de commettre des erreurs, de changer d’avis, et même de vivre plusieurs amours.
Ce qui est frappant, c’est la violence de sa réaction. Il se sent « humilié », « trahi ». Mais où est la honte pour les hommes qui, depuis des siècles, trompent leurs épouses sans remords ? Pourquoi un homme qui découvre que sa femme a une autre famille est-il un « victime », alors qu’une femme qui découvre que son mari a une maîtresse est une « cocue » ? Cette asymétrie en dit long sur notre rapport au genre.
Les hommes ont légalisé l’infidélité. La polyandrie (le fait pour une femme d’avoir plusieurs maris) reste illégale presque partout, mais des mouvements féministes en Inde, au Népal, et même en Occident militent pour sa reconnaissance. Cette histoire est un pas vers l’égalité : si les hommes peuvent avoir plusieurs femmes, pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas avoir plusieurs hommes ?
Elle n’a pas abandonné ses enfants. Elle a refusé de choisir entre son passé et son présent, entre son rôle de mère et son désir de bonheur. Dans un monde où les mères célibataires sont souvent stigmatisées, elle a trouvé une solution pour concilier tout cela. Est-ce parfait ? Non. Mais est-ce pire que les pères qui disparaissent ou négligent leurs enfants ?
Ce scandale révèle une vérité gênante : les femmes sont jugées plus sévèrement que les hommes pour les mêmes actes. Un homme qui trompe sa femme est un « coureur de jupons » ; une femme qui fait de même est une « traînée ». Il est temps de briser ce double standard.
L’amour n’appartient à personne. Il peut être multiple, changeant, complexe. Pourquoi imposer aux femmes une fidélité absolue alors que les hommes s’en affranchissent depuis toujours ?
Au Tibet, la polyandrie fraternelle (où plusieurs frères épousent la même femme) était pratiquée pour éviter la division des terres. En Inde, certaines communautés matriarcales, comme les Khasi, acceptent que les femmes aient plusieurs partenaires. Ces exemples montrent qu’il existe d’autres façons d’envisager l’amour et la famille. En Occident, les relations polyamoureuses gagnent en visibilité, prouvant que le modèle traditionnel n’est pas le seul possible.
En France, le « mariage pour tous » a ouvert la voie à de nouvelles configurations familiales. Pourquoi ne pas imaginer un jour une société où une femme pourrait, elle aussi, avoir plusieurs conjoints légaux ? Ce n’est pas une attaque contre la famille, mais une extension de la liberté individuelle.
Cette histoire doit nous faire réfléchir. Plutôt que de condamner cette femme, célébrons son audace. Elle a osé vivre comme bon lui semblait, malgré les risques. Elle a refusé d’être une victime, une épouse soumise, une mère sacrifiée.
Bien sûr, la souffrance de son mari est réelle. Mais elle est le symptôme d’un système qui donne tout aux hommes et presque rien aux femmes. La vraie question n’est pas « que doit-il faire ? », mais « que devons-nous changer pour que les femmes n’aient plus à mentir pour être libres ? »
Je rêve d’un monde où une femme pourrait dire à son mari : « J’ai une autre famille, et alors ? » sans craindre d’être lapidée socialement. Un monde où les hommes, enfin, comprendraient que la liberté qu’ils s’octroient depuis toujours est aussi un droit pour les femmes.
Alors oui, cette histoire me plaît. Parce qu’elle annonce un futur où les femmes n’auront plus à choisir entre leur bonheur et leur réputation. Un futur où l’amour, sous toutes ses formes, sera enfin égalitaire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 23/09/2025
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