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Le gouvernement espagnol menace de boycotter la Coupe du monde de football 2026 si Israël y participe, et a déjà annoncé son retrait de l’Eurovision en cas de présence israélienne. Présenté comme un acte de solidarité avec la cause palestinienne, ce boycott est en réalité un geste inefficace, voire contre-productif. Non seulement il n’aura aucun impact concret sur la politique israélienne, mais il risque de renforcer le discours victimiste de Netanyahu et de discréditer l’Espagne sur la scène internationale.
L’Espagne se pose en défenseur des droits humains, mais sa démarche est loin d’être soutenue par la communauté internationale. Contrairement au boycott de la Russie après l’invasion de l’Ukraine, décidé par une coalition large et coordonnée, la position espagnole est aujourd’hui isolée. Ni la FIFA ni l’UEFA n’ont suivi Madrid, et aucun autre pays européen n’a annoncé de mesure similaire. Pire, l’Espagne continue d’entretenir des relations économiques et technologiques étroites avec Israël. Cette contradiction affaiblit la crédibilité de son engagement.
Le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), lancé il y a près de vingt ans, n’a jamais réussi à faire plier Israël. Malgré des campagnes internationales, l’économie israélienne reste résiliente, et le pays continue de développer ses relations diplomatiques et commerciales, notamment avec des États arabes grâce aux accords d’Abraham. Un retrait espagnol de la Coupe du monde 2026, même symbolique, ne changera rien à cette réalité. Les boycotts sportifs, comme ceux des Jeux olympiques de 1980 ou 1984, ont rarement atteint leurs objectifs politiques. Ils pénalisent avant tout les athlètes, sans affecter les dirigeants visés.
En ciblant Israël de manière sélective, l’Espagne offre à Benjamin Netanyahu une tribune pour se poser en victime d’une « campagne de délégitimation internationale ». Ce discours, déjà largement utilisé par le gouvernement israélien, renforce la cohésion nationale autour de sa politique et lui permet de détourner l’attention des critiques internes. Plutôt que d’isoler Israël, le boycott espagnol risque de consolider son narrative de « nation assiégée », alimentant ainsi le nationalisme et réduisant les espaces de dialogue.
Si l’Espagne veut vraiment agir pour la paix, pourquoi ne pas utiliser des leviers diplomatiques ou économiques plus efficaces ? Le boycott sportif est une mesure facile, sans coût réel pour Madrid, mais qui ne fait qu’alimenter les tensions. En revanche, une pression ciblée sur les colonies, un soutien accru aux initiatives de paix, ou des sanctions économiques coordonnées avec l’Union européenne auraient un impact bien plus tangible. Le choix du football ou de l’Eurovision révèle une préférence pour le geste médiatique plutôt que pour l’action concrète.
Le boycott de la Russie après l’invasion de l’Ukraine a été efficace parce qu’il était porté par une coalition internationale unie. Aujourd’hui, l’Espagne agit seule, sans soutien de l’UE ou des instances sportives. Cette solitude rend sa position fragile et peu crédible. Pire, elle donne l’impression d’une posture moralisatrice, alors que Madrid maintient des relations avec des régimes bien plus répressifs, comme l’Arabie saoudite ou la Chine.
Inefficacité avérée : Les boycotts sportifs n’ont jamais fait plier un État. Israël, avec une économie dynamique et des alliances stratégiques, est bien placé pour résister à de telles pressions.
Effet boomerang : Netanyahu utilisera ce boycott pour mobiliser son électorat et justifier sa politique de fermeté. Le résultat sera l’inverse de celui recherché : moins de pression sur Israël, plus de divisions internationales.
Hypocrisie et sélectivité : En boycottant Israël tout en achetant ses armes et en participant à des compétitions dans des pays au bilan bien pire, l’Espagne perd toute légitimité morale. Son double discours discrédite sa position et affaiblit sa voix sur la scène diplomatique.
Un sacrifice inutile pour les athlètes : Les sportifs espagnols et israéliens, qui n’ont aucune responsabilité dans les décisions politiques, seront les premiers pénalisés. Priver des footballeurs ou des artistes de leur passion au nom d’une cause politique est injuste et contre-productif.
Le boycott sportif n’est pas une solution : c’est une impasse. L’Espagne doit cesser cette posture stérile et privilégier des actions diplomatiques et économiques ciblées, en coordination avec ses partenaires européens. Si elle veut vraiment contribuer à la paix, qu’elle utilise les outils qui fonctionnent, négociations, sanctions ciblées, soutien aux initiatives de dialogue, plutôt que de sacrifier le sport et la culture sur l’autel de l’opportunisme politique.
La crédibilité d’un pays se mesure à la cohérence de ses actes. L’Espagne doit abandonner ce boycott inefficace et engager une diplomatie constructive, ou accepter d’être perçue comme ce qu’elle est aujourd’hui : un acteur qui brandit des principes qu’il ne respecte pas lui-même. Le football et l’Eurovision ne sont pas des armes. Utilisons-les pour rassembler, pas pour diviser.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Fernando H.
Mis en ligne : 20/09/2025
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