Pour une fois, Trump voit juste : Reconnaissance de la Palestine - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 26/09/2025 07:09:15

Pour une fois, Trump voit juste : Reconnaissance de la Palestine

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Lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU le 23 septembre 2025, Donald Trump a dénoncé la reconnaissance de l’État de Palestine comme une « récompense » accordée au Hamas, alors même que le mouvement islamiste refuse de libérer les otages et d’accepter un cessez-le-feu durable. Si ses détracteurs lui reprochent souvent son manque de nuance et son style provocateur, force est de constater que, sur ce sujet précis, son analyse mérite d’être prise au sérieux.

Alors que plusieurs pays occidentaux, dont la France, viennent de reconnaître officiellement la Palestine, il est légitime de s’interroger : cette décision, présentée comme un pas vers la paix, ne risque-t-elle pas, au contraire, d’encourager les extrémistes et de compliquer encore la résolution du conflit israélo-palestinien ?

La reconnaissance de l’État de Palestine par la France, le Canada, le Royaume-Uni et d’autres pays européens intervient dans un contexte particulièrement tendu. Depuis les attaques du 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a fait des dizaines de milliers de morts, et le Hamas continue de détenir des otages israéliens, malgré plusieurs accords de trêve partiels. Pourtant, ces reconnaissances, saluées comme « historiques » par l’Autorité palestinienne, sont présentées comme un moyen de relancer la solution à deux États et de contraindre Israël à négocier.

Cependant, cette démarche soulève une question cruciale : reconnaître un État palestinien alors que le Hamas, classé organisation terroriste par de nombreux pays, reste un acteur central de la scène politique palestinienne, est-ce vraiment un gage de paix ? Trump, avec son franc-parler habituel, a pointé du doigt une contradiction majeure : comment récompenser diplomatiquement une entité dont une partie refuse toujours de renoncer à la violence et de reconnaître le droit à l’existence d’Israël ?

Les arguments de Trump trouvent un écho dans les réalités du terrain. Le Hamas, loin de modérer ses positions, a récemment accepté une nouvelle proposition de cessez-le-feu, mais uniquement sous la pression internationale et sans renoncer à ses objectifs à long terme. Pire, le mouvement continue de bloquer la libération de tous les otages, utilisant leur sort comme levier politique. En reconnaissant la Palestine sans exiger au préalable la démilitarisation du Hamas et la fin de son influence, les pays occidentaux risquent d’envoyer un signal dangereux : la violence paie.

De plus, la reconnaissance unilatérale de la Palestine, sans négociation directe avec Israël, pourrait affaiblir encore davantage l’Autorité palestinienne modérée, déjà fragilisée par la montée en puissance du Hamas. Comme le souligne le politologue Bertrand Badie, « la paix, c’est la coexistence, et il n’y a pas de coexistence sans reconnaissance mutuelle ». Or, le Hamas, tout comme une partie de la droite israélienne, rejette toujours la solution à deux États, préférant un État unique « de la mer au Jourdain ».

Trump a également raison de rappeler que l’ONU, souvent critiquée pour son inefficacité, n’a pas su imposer une feuille de route crédible pour la paix. En ironisant sur les « escaliers mécaniques défaillants » de l’ONU, il met en lumière une institution souvent paralysée par les veto et les divisions, incapable de faire respecter ses propres résolutions.

Le Hamas n’a pas renoncé à la violence : Malgré les trêves ponctuelles, le mouvement continue de refuser un cessez-le-feu permanent et la libération inconditionnelle des otages. Reconnaître la Palestine dans ces conditions, c’est légitimer indirectement une stratégie de terreur.

Une reconnaissance sans garanties : La France et d’autres pays conditionnent leur reconnaissance à la libération des otages et à un cessez-le-feu, mais sans mécanisme contraignant. Le risque est grand de voir le Hamas interpréter cette reconnaissance comme une victoire, sans contrepartie réelle.

Un affaiblissement des modérés : En court-circuitant les négociations, cette démarche marginalise encore davantage les Palestiniens prêts à dialoguer avec Israël, au profit des extrémistes.

L’échec des précédents cessez-le-feu: Les accords de trêve de 2024 et 2025 ont tous échoué à apporter une paix durable, en grande partie à cause de l’intransigeance du Hamas. Pourquoi croire que cette fois sera différente ?

L’ONU, un acteur contesté : Trump a raison de souligner que l’ONU, en finançant des programmes d’aide parfois détournés, peut involontairement soutenir des dynamiques qui alimentent le conflit plutôt que de le résoudre.

L’histoire récente offre plusieurs exemples où des concessions unilatérales ont conduit à une radicalisation plutôt qu’à une pacification. En 2005, le retrait israélien de Gaza s’est soldé par la prise de pouvoir du Hamas et une escalade de la violence. De même, les accords d’Oslo, bien que salués à l’époque, n’ont pas empêché la poursuite des attentats et la radicalisation des deux camps. La reconnaissance de la Palestine sans garanties solides pourrait reproduire ce schéma.

À l’inverse, les rares avancées diplomatiques (comme les accords d’Abraham) ont été le fruit de négociations directes et d’engagements concrets, pas de gestes symboliques.

Donald Trump, souvent critiqué pour son style et ses excès, a cette fois-ci posé les bonnes questions. Reconnaître la Palestine sans exiger du Hamas qu’il renonce à la violence et accepte Israël, c’est prendre le risque d’alimenter le cycle de la guerre plutôt que de le briser. Si la communauté internationale veut vraiment œuvrer pour la paix, elle doit conditionner sa reconnaissance à des engagements clairs : démilitarisation du Hamas, libération des otages, et acceptation définitive d’Israël.

La paix ne se décrète pas, elle se négocie. Et sur ce point, Trump, malgré ses défauts, a vu juste : récompenser le Hamas sans contrepartie, c’est jouer avec le feu. La vraie question n’est pas de savoir si la Palestine mérite un État, elle le mérite, mais comment y parvenir sans sacrifier la sécurité d’Israël et l’espoir d’une coexistence pacifique. Sur ce dossier, Trump a rarement eu raison… mais cette fois, il l’a.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : André L.
Mis en ligne : 26/09/2025

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