Un divorce sous les projecteurs : Biggy joue la carte de la vulnérabilité - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - People | Par Eva | Publié le 30/09/2025 08:09:30

Un divorce sous les projecteurs : Biggy joue la carte de la vulnérabilité

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L’influenceur Biggy a récemment annoncé son divorce après six mois de mariage, justifiant cette révélation publique par un besoin de « transparence » et de « respect ». Pourtant, en choisissant les réseaux sociaux pour partager cette épreuve, il participe moins à un exercice d’honnêteté qu’à une mise en scène de sa vie privée, alimentant le voyeurisme et banalisant l’intimité. Derrière les mots soignés se cache une stratégie de communication qui interroge : pourquoi exposer sa souffrance sur des plateformes conçues pour la performance et la validation sociale ?

Les réseaux sociaux ont profondément modifié notre rapport à l’intimité. Ces plateformes poussent à une « exposition permanente » de la vie privée, où chaque détail devient un contenu à monétiser ou à valoriser pour maintenir son audience. Biggy s’inscrit dans cette logique : son post, bien que présenté comme un partage authentique, répond aux codes d’un spectacle où même les échecs personnels sont esthétisés et transformés en opportunité d’engagement.

Cette tendance n’est pas nouvelle. Depuis l’essor du Web 2.0, les utilisateurs sont encouragés à « voir et être vus », brouillant les frontières entre vie publique et vie privée. Les réseaux sociaux ont créé une culture de l’hypervisibilité, où l’on attend des influenceurs qu’ils partagent tout, y compris leurs drames, pour entretenir un lien affectif avec leur communauté. Pourtant, cette « transparence » est souvent sélective : on montre ce qui arrange, on cache ce qui dérange, et on contrôle le récit pour éviter les questions gênantes.

Biggy affirme vouloir « garder la tête haute » et montrer l’exemple. Mais son annonce suit les règles implicites des réseaux sociaux : émotion forte, formulation accrocheuse, appel à l’interaction. En postant son divorce, il ne fait pas œuvre de vulnérabilité, il alimente l’algorithme. Les plateformes récompensent les contenus émotionnels, et les influenceurs, dépendants de ces retombées, sont particulièrement soumis à cette logique. Son message, en apparence serein, participe en réalité à une dynamique où tout doit être immédiat, y compris les épreuves personnelles. En normalisant l’exposition des ruptures, il contribue à une société où les émotions complexes sont réduites à des stories éphémères, et où la souffrance devient un produit de consommation.

Biggy utilise son divorce pour renforcer son image de « leader résilient ». En rendant publique cette nouvelle, il transforme une épreuve intime en contenu engageant, tout en gardant les vraies raisons pour lui. Cette approche n’est pas sans risque : elle encourage ses followers à attendre des mises à jour, comme s’il s’agissait d’une série télé, et banalise la gravité des échecs relationnels. Il demande du respect pour sa vie privée… tout en la mettant en vitrine. Ce paradoxe est au cœur des réseaux sociaux : on y expose sa vie pour mieux contrôler ce qu’on en dit, tout en ouvrant la porte aux spéculations et aux jugements. Ses jeunes followers pourraient reproduire ce comportement, croyant que tout doit être partagé pour exister.

Les réseaux sociaux deviennent ainsi un manuel de vie, où même les échecs sont esthétisés et mis en scène, sans réflexion sur les conséquences réelles. Malgré les apparences, Biggy ne maîtrise pas totalement son récit. Une fois postée, une information peut être détournée, commentée, ou utilisée contre lui. Les influenceurs sont souvent confrontés à des communautés volatiles, voire malveillantes, qui franchissent les limites de l’intimité.

Cette pratique rappelle celle des reality shows ou des célébrités qui, depuis des décennies, monétisent leur vie privée. La différence ? Les réseaux sociaux donnent l’illusion d’un partage authentique et direct, alors qu’il s’agit souvent d’une mise en scène calculée.

Biggy justifie son annonce par la transparence, mais en réalité, il participe à une culture où l’intimité n’a plus de valeur en soi : elle n’est qu’un outil pour alimenter son personal branding. La vraie maturité ne consiste pas à tout partager, mais à savoir garder pour soi ce qui doit rester privé.

Les réseaux sociaux ne sont pas un journal intime. En y exposant son divorce, Biggy ne fait pas preuve de courage, il se soumet aux diktats d’une économie de l’attention où même la souffrance doit être rentable. À l’ère du tout-numérique, préservons ce qui fait notre humanité : le droit à l’intimité, à la pudeur, et au silence. La vie privée n’est pas un contenu. Elle mérite mieux qu’un like.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Coumbis D.
Mis en ligne : 30/09/2025

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