Masquer l’échec par le passé : L’ingérence de 2019, refuge du duo Diomaye-Sonko - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 09/10/2025 12:10:00

Masquer l’échec par le passé : L’ingérence de 2019, refuge du duo Diomaye-Sonko

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Le rapport d’AfricTivistes sur l’ingérence étrangère lors de l’élection présidentielle de 2019 a fait grand bruit. Meta, Archimedes Group, StateCraft Inc, Spallian, et d’autres acteurs internationaux y sont pointés du doigt pour avoir manipulé l’opinion publique et favorisé la réélection de Macky Sall. Ces révélations, aussi graves soient-elles, ne doivent pas servir de paravent à l’échec du régime actuel.

Depuis un an, le gouvernement de Diomaye Faye et Ousmane Sonko semble obsédé par le passé, alors que le Sénégal s’enfonce dans une crise sociale, sanitaire et économique sans précédent.

Le rapport d’AfricTivistes confirme ce que beaucoup soupçonnaient : en 2019, des sociétés étrangères et des réseaux sociaux ont été utilisés pour influencer le scrutin, via des bots, de l’astroturfing, et des campagnes de désinformation ciblées. Ces pratiques, condamnables, ont faussé le jeu démocratique et méritent une réponse institutionnelle forte. Pourtant, depuis la parution du livre de Macky Sall et les déclarations de Sonko sur la « dette cachée », le gouvernement actuel semble plus préoccupé par ces révélations que par les crises qui étouffent les Sénégalais.

La suspension des financements du FMI, consécutive aux accusations de dissimulation de dette, a plongé le pays dans une situation économique périlleuse. Le FMI attend toujours des preuves tangibles, tandis que le Sénégal, privé de ses principaux appuis budgétaires, doit emprunter à taux élevé sur les marchés régionaux pour survivre. Pendant ce temps, les populations de Touba pataugent dans les eaux de pluie, les enseignants et les policiers attendent toujours leurs arriérés de salaire, et les épidémies de Mpox et de fièvre de la vallée du Rift font des victimes.

Plutôt que de proposer des solutions, le régime actuel préfère alimenter les polémiques sur l’ingérence de 2019. Cette stratégie de diversion est d’autant plus choquante qu’elle intervient dans un contexte où les urgences sociales s’accumulent.

Malgré l’annonce d’un plan d’urgence de 2,5 milliards de FCFA, les habitants continuent de subir les conséquences de décennies de négligence. Le Mpox et la fièvre de la vallée du Rift ont déjà fait des dizaines de victimes, et les structures sanitaires peinent à répondre à la demande. Seuls 19 milliards de FCFA ont été débloqués pour les enseignants sur les 113 milliards dus, et les policiers attendent toujours leur dû. Pendant ce temps, 20 milliards de FCFA ont été attribués à deux personnalités, sans transparence ni justification claire.

Ces choix politiques interrogent : pourquoi consacrer autant d’énergie à dénoncer les manipulations de 2019, alors que les Sénégalais attendent des actes concrets ?

La suspension des financements du FMI a plongé le Sénégal dans une crise de liquidités. Au lieu de négocier avec sérieux, le gouvernement a préféré la surenchère, aggravant la méfiance des partenaires internationaux. Les promesses de campagne (emploi, santé, éducation) sont restées lettres mortes. Les enseignants, les policiers, et les populations sinistrées attendent toujours des réponses. L’attribution de 20 milliards de FCFA à deux personnalités, alors que les services publics manquent de moyens, est un scandale de plus. Malgré les alertes, le gouvernement a été pris de court par les épidémies de Mpox et de fièvre de la vallée du Rift, révélant une préparation défaillante.

Le Sénégal n’est pas le seul pays africain à avoir subi des ingérences étrangères. Cependant, contrairement à d’autres nations qui ont su rebondir en recentrant leurs priorités sur le développement, le régime actuel semble prisonnier d’une logique de victimisation et de règlements de comptes. Au Ghana, en Côte d’Ivoire, ou au Rwanda, les gouvernements ont su transformer les crises en opportunités de réformes. Au Sénégal, on préfère ressasser le passé plutôt que de construire l’avenir.

Le gouvernement de Diomaye Faye et Ousmane Sonko a eu sa chance. Au lieu de rompre avec les pratiques du passé, il les a reproduites, en pire. Les Sénégalais ne méritent pas des dirigeants qui se comportent comme des éternels opposants, obsédés par les scandales d’hier et incapables de gérer les urgences d’aujourd’hui.

En 2029, il faudra sanctionner cet échec et choisir des dirigeants capables de placer l’intérêt général au-dessus des calculs politiques. Le Sénégal a besoin d’un pouvoir qui agit, pas d’un régime qui se cache derrière les erreurs des autres pour masquer les siennes.

Jusqu’à quand les Sénégalais accepteront-ils que leurs dirigeants préfèrent les polémiques stériles à l’action publique ? Le rendez-vous de 2029 sera-t-il celui du vrai changement ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Doudou Diallo.
Mis en ligne : 09/10/2025

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