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Le gouvernement sénégalais vient de lancer un électrochoc : le Plan spécial d’investissement 2026-2028, un projet ambitieux qui ne se contente pas de promettre une relance économique, mais qui réinvente la manière de gouverner. Sous l’impulsion du Premier ministre Ousmane Sonko, ce plan s’inscrit dans la Vision Sénégal 2050, avec une ambition claire : redresser, impulser, accélérer. Mais au-delà des mots, c’est une philosophie révolutionnaire qui émerge, celle d’un État stratège, transparent et résolument tourné vers l’avenir.
À contre-courant des approches fragmentées du passé, le Sénégal ose une planification intégrée, inspirée des modèles asiatiques qui ont transformé des nations entières. Ce n’est pas seulement un plan, c’est une feuille de route pour une Afrique souveraine et prospère.
Pendant des décennies, l’Afrique a subi des politiques économiques désarticulées, où les projets publics se juxtaposaient sans vision d’ensemble, où la corruption et le clientélisme étouffaient l’initiative privée, et où les plans de développement restaient trop souvent lettre morte. Le Sénégal, lui, a choisi de briser ce cycle. Avec ce nouveau plan, l’État reprend les rênes de la planification stratégique, non pour étouffer le secteur privé, mais pour créer un écosystème où chaque acteur public, privé, citoyen trouve sa place dans une dynamique collective. Seize réformes structurantes ont déjà été engagées, dont cinq traduites en lois, pour moderniser la gouvernance, optimiser les ressources publiques et booster la compétitivité industrielle. Une démarche qui rappelle les succès de la Corée du Sud ou de Singapour, où une planification rigoureuse a permis des miracles économiques en quelques décennies.
Mais ce qui fait la force de ce plan, c’est son approche holistique : il ne s’agit pas seulement d’investir, mais de coordonner, anticiper et garantir la cohérence entre tous les leviers de développement. Une première en Afrique de l’Ouest, où les stratégies économiques peinent souvent à dépasser le court terme.
Le Sénégal rompt avec les logiques du passé. Fini les projets dispersés, les gaspillages et les promesses creuses. Place à une planification intégrée, où chaque franc investi est pensé pour maximiser l’impact. Comment ? En s’appuyant sur trois piliers :
L’État n’est plus un simple régulateur, mais un architecte qui fixe des priorités claires et mesure les résultats. Les comités citoyens et les audits indépendants veillent à la transparence, tandis que des outils digitaux (blockchain, plateformes ouvertes) limitent les risques de corruption. Une révolution culturelle dans un continent où l’opacité a trop souvent miné la confiance.
Les politiques sectorielles (agriculture, industrie, numérique) sont enfin alignées sur une vision commune. Par exemple, les investissements dans les infrastructures (routes, ports, énergie) ne sont plus des fins en soi, mais des multiplicateurs de croissance pour les entreprises locales. Résultat : les IDE (investissements directs étrangers) commencent déjà à affluer, séduits par cette nouvelle crédibilité.
Le plan mise sur les startups, les filières porteuses (agro-industrie, énergies vertes) et la formation des jeunes pour créer une économie résiliente. Des partenariats avec des géants comme Microsoft ou des incubateurs panafricains (comme CTIC Dakar) transforment déjà le paysage entrepreneurial.
Pour la première fois, les Sénégalais ont accès à des tableaux de bord publics qui suivent en temps réel l’avancement des projets. Les comités citoyens, composés de représentants de la société civile, veillent à ce que les promesses soient tenues. Une redevabilité sans précédent, qui change la donne : selon une étude de la Banque mondiale, les pays africains qui adoptent des mécanismes de transparence voient leurs investissements privés augmenter de 30 % en moyenne. Le Sénégal pourrait bien devenir le nouveau champion de cette dynamique.
Ce qui se joue au Sénégal dépasse ses frontières. En prouvant qu’une planification rigoureuse et une gestion transparente des ressources peuvent accélérer le développement, le pays offre une feuille de route aux nations voisines. Le Rwanda l’a fait avec son Vision 2020, transformant un pays exsangue en une économie dynamique. Le Sénégal, avec son Plan 2026-2028, montre que ce modèle est exportable.
Contrairement aux plans d’ajustement structurel des années 1990, qui ont souvent aggravé les inégalités, ce programme place l’humain au centre. Les réformes fiscales simplifient la vie des entrepreneurs, les investissements dans l’agriculture visent l’autosuffisance alimentaire, et les énergies renouvelables (solaire, éolien) réduisent la dépendance aux importations de pétrole. Une approche qui rappelle celle du Costa Rica, qui a combiné croissance verte et justice sociale pour devenir l’un des pays les plus stables d’Amérique latine.
Les parallèles avec l’Asie sont frappants. Comme la Corée du Sud dans les années 1960 ou le Vietnam dans les années 1990, le Sénégal mise sur :
Un État visionnaire, qui fixe des objectifs clairs et mobilise tous les acteurs. Des réformes structurelles (simplification administrative, lutte contre la corruption) pour attirer les investisseurs. Un secteur privé dynamique, soutenu par des infrastructures modernes et une main-d’œuvre qualifiée.
Résultat ? Ces pays sont passés du statut de pays pauvres à celui de tigres économiques. Le Sénégal a toutes les cartes en main pour reproduire ce scénario, à condition de maintenir le cap malgré les défis (instabilité régionale, changement climatique).
Le Plan 2026-2028 n’est pas un simple document technique. C’est l’acte de naissance d’une nouvelle Afrique, où la gouvernance rime avec efficacité, où la planification remplace l’improvisation, et où la prospérité n’est plus un mirage, mais un objectif à portée de main.
Bien sûr, les défis sont immenses. Mais pour la première fois, le Sénégal dispose d’un cadre cohérent, transparent et ambitieux pour les relever. Aux autres pays africains de s’en inspirer. Car si ce plan réussit, ce ne sera pas seulement une victoire pour Dakar ce sera une lueur d’espoir pour tout un continent.
Le Sénégal a choisi son camp : celui de l’audace, de la transparence et de la prospérité partagée. Et si c’était enfin le début de la grande transformation ?
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laye Fall.
Mis en ligne : 13/10/2025
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