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Le récent communiqué du ministère des Finances et du Budget du Sénégal, en réaction à la dégradation de la note souveraine par Moody’s, mérite une attention particulière. Bien que le gouvernement qualifie cette décision d’« injustifiée », il semble davantage préoccupé par la défense de son image que par une analyse objective des véritables défis économiques auxquels le pays fait face. Cette posture pourrait nuire à la confiance des investisseurs et à la perception internationale du Sénégal.
La notation souveraine d’un pays est un indicateur crucial pour les investisseurs, car elle reflète la capacité d’un État à honorer ses dettes. La dégradation récente par Moody’s, qui repose sur des « hypothèses spéculatives, subjectives et biaisées », selon les autorités sénégalaises, soulève des questions sur la santé économique réelle du pays. Alors que le gouvernement met en avant des réformes et des projets en cours, il est essentiel de prendre du recul et d’examiner la situation dans son ensemble.
Dans leur communiqué, les autorités sénégalaises affirment que la décision de Moody’s ne reflète pas les fondamentaux économiques du pays. Elles évoquent des initiatives telles que le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) et la révision du Code général des impôts. Cependant, cette défense semble plus être une tentative de masquer les problèmes sous-jacents, plutôt qu’une véritable reconnaissance des défis à relever. À l’instar d’un élève qui, face à une mauvaise note, blâme le professeur au lieu de s’interroger sur ses propres lacunes, le gouvernement semble éviter de faire face à la réalité.
Le gouvernement souligne une exécution budgétaire maîtrisée, mais un déficit de 588 milliards de FCFA à fin juin 2025, même s’il est conforme aux objectifs, reste préoccupant. De plus, un taux de mobilisation des recettes de 50 % peut sembler positif en théorie, mais il indique également une dépendance excessive aux prévisions, ce qui pourrait facilement basculer si les conditions économiques venaient à changer. La comparaison avec un bateau naviguant à la surface d’une mer calme est pertinente : tant que les eaux restent tranquilles, tout semble en ordre, mais dès qu’une tempête se profile à l’horizon, la vulnérabilité devient apparente.
L’angle de cette analyse repose sur le fait que le ministère des Finances, en se concentrant sur la défense de sa réputation, semble ignorer les signaux d’alarme qui devraient alerter sur des problèmes structurels. Les autorités mettent en avant des indicateurs de croissance, mais ces derniers doivent être mis en perspective avec les défis économiques persistants, notamment la gestion de la dette et les inégalités croissantes. C’est comme si un médecin, face à un patient souffrant de symptômes graves, choisissait de vanter ses compétences plutôt que d’explorer la source de la maladie.
Pour étayer cette critique, il est utile de considérer les avis d’experts économiques qui mettent en garde contre une approche trop optimiste. Des analystes notent que la dépendance du Sénégal à l’égard des financements externes et des investissements étrangers est une source d’incertitude. Les réformes en cours, bien qu’importantes, ne suffisent pas à masquer les faiblesses structurelles qui pourraient compromettre la stabilité économique à long terme. De plus, la diversification des sources de financement, bien qu’encourageante, doit être accompagnée d’une stratégie claire pour garantir la durabilité des projets.
En somme, le ministère des Finances semble plus soucieux de projeter une image positive que d’analyser objectivement les défis économiques du Sénégal. Cette attitude pourrait potentiellement nuire à la confiance des investisseurs, qui sont en quête de transparence et de réalisme. Il est crucial que le gouvernement prenne conscience des véritables enjeux et engage un dialogue constructif sur les réformes nécessaires.
J’invite les lecteurs à s’informer davantage sur la situation économique du Sénégal et à poser des questions critiques sur les politiques en cours. Il est essentiel que la société civile et les acteurs économiques s’engagent dans un débat éclairé pour garantir un avenir prospère pour le pays.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Salimata Ndour.
Mis en ligne : 16/10/2025
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