Face aux fantômes du clan Sall : Le PASTEF ne se laissera pas intimider - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 19/10/2025 12:10:00

Face aux fantômes du clan Sall : Le PASTEF ne se laissera pas intimider

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L’ancien maire de Guédiawaye, Aliou Sall, placé sous contrôle judiciaire après une convocation à la Division des investigations criminelles (DIC), a choisi de transformer une procédure judiciaire en meeting politique. Sous couvert de remerciements à ses partisans, il a lancé un avertissement à peine voilé au nouveau régime : « Ne réveillez pas un lion qui dort ». Cette déclaration, reprise de son frère Macky Sall, n’est pas anodine.

Elle révèle l’incapacité d’un clan politique à accepter sa perte de pouvoir et son mépris pour la volonté populaire qui a porté PASTEF au changement. Derrière les grands mots et les postures de victime se cache une stratégie d’intimidation, typique d’une élite qui refuse de lâcher prise.

Aliou Sall n’est pas un simple édile local. Il est le frère de l’ancien président Macky Sall, dont le mandat a été marqué par la répression des opposants, la corruption endémique et une justice aux deux vitesses. Pendant des années, le régime Sall a muselé les voix dissidentes, emprisonné des militants, et utilisé les institutions pour écarter ses adversaires. Aujourd’hui, alors que le Sénégal tourne enfin la page, les anciens maîtres du jeu tentent de semer la peur. La convocation d’Aliou Sall à la DIC, dans le cadre d’enquêtes pour détournements présumés, est perçue par ses partisans comme une « persécution ». Pourtant, qui peut oublier les arrestations arbitraires, les procès politiques et les violences policières sous Macky Sall ? La mobilisation de Guédiawaye en sa faveur n’est pas surprenante : elle s’inscrit dans une logique clientéliste bien huilée, où la loyauté se monnayait en promesses jamais tenues et en distributions de faveurs.

Mais le Sénégal a changé. Le peuple a choisi la rupture avec PASTEF, un mouvement qui incarne l’espoir d’une démocratie plus juste et transparente. Pourtant, les anciens dirigeants, habitués à l’impunité, refusent de disparaître dans l’ombre. Leur stratégie ? Jouer les victimes, brandir la menace, et tenter de discréditer un gouvernement qui ose enfin les tenir pour responsables de leurs actes.

La métaphore du « lion qui dort » est révélatrice. Elle sous-entend que le nouveau pouvoir aurait affaire à une force invincible, prête à se réveiller pour écraser ses ennemis. Mais de quel « lion » parle-t-on ? Celui qui a laissé Guédiawaye sombrer dans la précarité, malgré des budgets pharaoniques ? Celui qui a profité des ressources de l’État pour enrichir son clan, tandis que les jeunes s’entassaient dans des quartiers sans eau ni électricité ? Aliou Sall se présente en protecteur, mais son bilan à la mairie de Guédiawaye est un désert de projets inachevés et de promesses trahies.

Son message est clair : « Nous ne sommes pas des adversaires dociles. » Traduction : « Nous ne supportons pas d’être traités comme nous avons traité les autres. » Cette arrogance est insupportable. Après des années à écraser l’opposition, à manipuler la justice et à verrouiller les institutions, le clan Sall s’étonne qu’on ose enfin lui demander des comptes. La mobilisation de ses partisans, décrite comme « spontanée », relève en réalité d’une machine politique bien rodée, où la peur et la dette morale remplacent l’adhésion sincère.

Pire, Aliou Sall ose se draper dans la dignité des « persécutés », alors que des militants de PASTEF ont payé de leur liberté, voire de leur vie, leur combat pour la démocratie. Où était sa solidarité quand Ousmane Sonko était traîné devant les tribunaux pour des motifs politiques ? Où était son indignation quand des manifestants étaient tués dans la rue ? Son discours est une insulte à la mémoire de ceux qui ont vraiment souffert sous le régime de son frère.

Aliou Sall et ses partisans crient à la « chasse aux sorcières ». Pourtant, personne ne demande une justice expéditive, mais simplement que les mêmes règles s’appliquent à tous. Si des preuves de corruption ou de malversations existent, elles doivent être examinées, comme pour n’importe quel citoyen. La démocratie, c’est aussi cela : l’égalité devant la loi. PASTEF a été élu pour rompre avec l’impunité, pas pour la perpétuer sous une autre forme.

« Ne réveillez pas un lion qui dort » ? Cette phrase sonne comme un aveu de faiblesse. Un vrai leader n’a pas besoin de menacer, il agit. Macky Sall a eu dix ans pour prouver sa force : le résultat est là: un pays fracturé, une jeunesse désœuvrée, et une économie au bord de l’asphyxie. Les Sénégalais ont choisi le changement précisément parce qu’ils en avaient assez de ces postures. PASTEF doit rester ferme : céder à l’intimidation, ce serait trahir ceux qui ont cru en lui.

Les habitants de Guédiawaye méritent mieux que des discours creux. Ils ont besoin d’emplois, d’écoles, d’hôpitaux pas de meetings pour sauver la peau d’un ancien maire compromis. Leur mobilisation pour Aliou Sall est compréhensible, fruit d’années de clientélisme. Mais PASTEF a une opportunité historique : montrer que la politique peut être autre chose qu’un échange de faveurs. En répondant aux attentes concrètes des populations, le nouveau régime peut briser le cycle de la loyauté aveugle.

Cette scène rappelle d’autres transitions en Afrique, où les anciens dirigeants ont tenté de saboter leurs successeurs. Au Ghana, après la défaite de Jerry Rawlings, ses partisans ont aussi agité la menace d’un « retour ». Au Nigeria, les partisans de Goodluck Jonathan ont crié à la « persécution » quand il a quitté le pouvoir. Dans tous les cas, ces tactiques ont échoué, parce que les peuples aspiraient à tourner la page. Le Sénégal ne fera pas exception.

Les menaces d’Aliou Sall sont celles d’un homme qui sent le sol se dérober sous ses pieds. PASTEF a une responsabilité : ne pas tomber dans le piège de la provocation, mais poursuivre sereinement son travail de reconstruction. La justice doit suivre son cours, sans passion ni complaisance. Quant aux Sénégalais, ils ont fait leur choix : ils veulent en finir avec les « lions » qui les ont trop longtemps tenus en laisse.

À ceux qui brandissent des métaphores guerrières, répondons par des actes : des écoles construites, des emplois créés, une justice indépendante. Le vrai « lion », ce n’est pas un clan politique en déclin, mais un peuple debout, déterminé à écrire une nouvelle histoire. PASTEF, ne vous laissez pas intimider par les fantômes du passé. L’avenir appartient à ceux qui osent le construire.

Article opinion écrit par le créatrice de contenu : Serigne Dieye.
Mis en ligne : 19/10/2025

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