Fin des privilèges : Ousmane Sonko met les ministres au pas - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 23/10/2025 12:10:00

Fin des privilèges : Ousmane Sonko met les ministres au pas

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment émis une circulaire, datée du 25 septembre 2025, à l’attention de tous les membres de son gouvernement. Ce document vise à mettre un terme au cumul d’avantages liés aux véhicules administratifs, une initiative qui, à première vue, semble salutaire. Cependant, cette démarche apparaît comme une réaction tardive à des problèmes de gestion des ressources publiques qui perdurent depuis bien trop longtemps. Il faut se demander si cette prise de conscience soudaine n’est pas le reflet d’un manque de proactivité au sein de l’exécutif.

Depuis plusieurs années, les abus liés aux véhicules de fonction et à la gestion des dotations en carburant sont monnaie courante dans les différents départements ministériels. Le décret n°2021-03 du 6 janvier 2021, qui encadre ces pratiques, semble avoir été largement ignoré. La circulaire de Sonko, qui dénonce ces dérives, s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre la mauvaise gestion des ressources publiques, mais elle soulève des questions sur l’efficacité de l’administration et la capacité des ministres à respecter les directives.

Dans sa circulaire, Ousmane Sonko souligne que certains agents continuent de bénéficier à la fois d’une dotation en carburant et d’une indemnité forfaitaire, une situation qu’il qualifie d’incompatible avec la directive présidentielle n°3, émanant du rapport de l’Inspection générale d’État du 19 avril 2024. Cette dénonciation, bien que nécessaire, semble tardive et presque symbolique. En effet, pourquoi attendre si longtemps pour agir contre des pratiques qui sont manifestement contraires aux règles de gestion publique ?

Premièrement, cette circulaire ne fait que mettre en lumière une réalité connue de tous, mais ignorée par ceux qui sont censés la réguler. C’est un peu comme si un pompier arrivait sur les lieux d’un incendie après que tout ait déjà brûlé. Deuxièmement, le fait que Sonko doive rappeler aux ministres de prendre des mesures « sans délai » témoigne d’une gestion laxiste et d’un manque de responsabilité au sein du gouvernement. En d’autres termes, cette circulaire pourrait être perçue comme un simple coup de communication, visant à apaiser les critiques plutôt qu’à instaurer un véritable changement.

En prenant du recul, il est évident que cette circulaire ne représente pas une solution mais plutôt une tentative de masquer les lacunes d’un système défaillant. La gestion des ressources publiques ne devrait pas être une simple question de respect des règles, mais un engagement proactif à garantir l’intégrité et l’efficacité. En réalité, cette circulaire est un aveu d’échec, révélant une administration qui, au lieu de prévenir les abus, se contente de réagir à leurs conséquences.

D’autres pays, confrontés à des problèmes similaires de gestion des ressources publiques, ont réussi à mettre en place des systèmes de contrôle plus rigoureux et transparents. Par exemple, le modèle scandinave, avec ses mécanismes de transparence et de reddition de comptes, pourrait servir de référence pour une réforme efficace. La circulaire de Sonko semble davantage être une rustine sur une béance béante qu’une véritable solution.

La circulaire d’Ousmane Sonko, bien que nécessaire, ne fait que souligner l’inefficacité d’un gouvernement qui peine à anticiper et à gérer les abus. Elle révèle un manque de proactivité et d’engagement dans la gestion des ressources publiques. La véritable réforme nécessite une approche systémique, et non pas des réactions à des problèmes déjà bien ancrés.

Les citoyens doivent s’engager et demander des comptes à leurs dirigeants. Nous devons exiger une gestion transparente et efficace des ressources publiques, car notre avenir en dépend. Ne laissons pas cette circulaire être un simple acte de communication, mais faisons-en un catalyseur pour un changement réel et durable.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Kara Diop.
Mis en ligne : 23/10/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top