Négociations avec le FMI : Le Sénégal en route vers un nouveau piège ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 24/10/2025 03:10:30

Négociations avec le FMI : Le Sénégal en route vers un nouveau piège ?

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Le texte met en lumière les récentes négociations entre le gouvernement sénégalais et le Fonds monétaire international (FMI) à Washington. Dans un contexte où le Sénégal souhaite entamer un nouveau programme avec le FMI, je ne peux m’empêcher de penser que cette démarche témoigne d’une déconnexion inquiétante avec la réalité économique du pays. En effet, croire qu’un simple changement de programme suffira à résoudre les problèmes structurels du Sénégal semble aussi illusoire que de penser qu’un nouveau vêtement peut cacher une maladie sous-jacente.

Depuis plusieurs années, le Sénégal a été lié à un programme du FMI, négocié sous l’administration de Macky Sall, qui a été suspendu en raison de l’affaire de la « dette cachée ». Aujourd’hui, sous la direction de Diomaye Faye, le gouvernement semble vouloir tourner la page et entamer un nouveau cycle de négociations. Pourtant, cette volonté de rompre avec le passé ne s’accompagne pas d’une remise en question des fondements mêmes de la gestion économique du pays. Au contraire, elle semble reposer sur l’illusion qu’un nouveau programme pourrait apporter des solutions rapides et durables.

L’article souligne la position ferme du gouvernement sénégalais, qui refuse de poursuivre avec l’ancien programme et aspire à un nouvel accord. Edward Gemayel, chef de la mission du FMI, indique que les discussions peuvent prendre du temps, ce qui est une réalité que le gouvernement semble ignorer. En effet, la précipitation à vouloir négocier un nouveau programme pourrait être perçue comme une fuite en avant, une tentative de masquer des problèmes plus profonds qui nécessitent une approche plus réfléchie et moins opportuniste. L’analogie avec un coureur qui, au lieu de s’entraîner sérieusement, préfère changer de chaussures avant une course, illustre bien cette attitude.

Premièrement, le gouvernement semble négliger les leçons du passé. La suspension de l’ancien programme n’était pas simplement une question de forme, mais révélait des failles structurelles dans la gestion économique. En pensant qu’un nouveau programme avec le FMI pourra résoudre ces problèmes, les autorités prennent le risque de reproduire les mêmes erreurs. Deuxièmement, la déclaration de Gemayel sur la nécessité de suivre les réformes après les négociations souligne que le chemin vers un accord n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Cela évoque la situation d’un élève qui, après avoir échoué à un examen, croit qu’un simple changement de professeur le fera réussir sans avoir à fournir d’efforts supplémentaires.

Le gouvernement sénégalais semble donc enfermé dans une logique de court terme, persuadé qu’un nouvel accord avec le FMI sera la panacée. Pourtant, les défis économiques auxquels le pays fait face nécessitent une réflexion plus profonde et un engagement sincère à réformer les structures économiques. La dépendance à des programmes étrangers, sans une volonté d’autonomie économique, ne peut qu’aboutir à une instabilité chronique. En somme, le gouvernement doit comprendre que la véritable réforme ne réside pas dans le changement de façade, mais dans une refonte complète des politiques économiques.

Des analyses récentes sur les économies africaines montrent que les pays qui réussissent à sortir de l’ornière ne le font pas uniquement par des accords avec des institutions financières internationales, mais par des réformes internes solides et une volonté de lutter contre la corruption et la mauvaise gestion. Le Sénégal, avec ses ressources naturelles et son potentiel humain, pourrait se tourner vers des modèles de développement plus autonomes, s’inspirant d’exemples de pays qui ont su créer une dynamique économique durable sans dépendre exclusivement de l’aide extérieure.

En résumé, le gouvernement sénégalais, en cherchant à renégocier un programme avec le FMI, semble ignorer les véritables enjeux économiques auxquels il fait face. Cette approche, qui ressemble à une fuite en avant, risque de prolonger les souffrances économiques du pays. Il faut que les dirigeants prennent conscience que les solutions à long terme nécessitent des réformes profondes et une véritable indépendance économique.

Je vous invite, chers lecteurs, à réfléchir sur la situation économique du Sénégal et à engager un débat constructif sur les voies à suivre. Ne laissons pas nos dirigeants s’illusionner avec des solutions superficielles, mais exigeons une véritable vision pour un avenir économique durable.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Sall.
Mis en ligne : 24/10/2025

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