FMI et Sénégal : Un dialogue difficile, mais porteur d’espoir - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 22/11/2025 08:11:00

FMI et Sénégal : Un dialogue difficile, mais porteur d’espoir

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La révélation par Edward Gemayel, chef de mission du FMI au Sénégal, d’une dette cachée d’une ampleur inédite en Afrique a suscité l’émoi et relancé le débat sur la transparence et la gouvernance économique du pays. Pourtant, derrière cette crise apparente se dessine une opportunité historique : celle d’un partenariat renouvelé entre le Sénégal et le FMI, fondé sur la confiance, la responsabilité et la recherche de solutions durables. Malgré la complexité des négociations en cours, les signes d’engagement des deux parties laissent entrevoir un avenir plus serein pour l’économie sénégalaise.

En novembre 2025, le FMI a confirmé l’existence d’une dette non déclarée de près de sept milliards de dollars, accumulée entre 2019 et 2024. Cette découverte a non seulement compliqué les discussions pour un nouveau programme de prêt, mais a aussi mis en lumière des failles structurelles dans la gestion des finances publiques. Le Sénégal, déjà confronté à une dégradation de sa note souveraine et à une dette publique culminant à 132 % du PIB, se trouve à un carrefour décisif. Les négociations entamées en août 2025 n’ont pas encore abouti, mais le FMI a réaffirmé sa détermination à trouver une issue « dans les plus brefs délais » et salué les efforts du gouvernement sénégalais en faveur de la transparence et des réformes structurelles.

Le FMI exige désormais la mise en œuvre de mesures correctrices pour éviter toute répétition de dissimulation : centralisation de la gestion de la dette, publication des résultats de l’audit des arriérés, et renforcement du Comité national de la dette publique. Ces conditions, bien que strictes, sont perçues comme une preuve de maturité économique et de responsabilité de la part des autorités sénégalaises. Le pays a d’ailleurs déjà amorcé un plan de redressement économique et social, fondé sur des ressources internes à hauteur de 90 %, afin de « souverainiser » son économie et de restaurer la confiance des partenaires internationaux.

Malgré la gravité de la situation, le FMI a maintenu un dialogue constructif avec le Sénégal, reconnaissant les progrès réalisés dans la clarification de la dette et la mise en œuvre des réformes. La directrice générale Kristalina Georgieva a salué l’engagement des autorités en faveur de la transparence, un gage de crédibilité pour les marchés et les citoyens.

La centralisation de la gestion de la dette et l’audit exhaustif des arriérés sont des étapes cruciales pour assainir les finances publiques. Ces mesures, combinées à la résilience de l’économie sénégalaise (soutenue par le secteur des hydrocarbures et une croissance de 12,1 % au premier trimestre 2025), montrent que le pays dispose des atouts nécessaires pour surmonter cette crise.

Les autorités sénégalaises ont pris soin de communiquer clairement sur les avancées réalisées, un élément clé pour rassurer les investisseurs et la population. Le gouvernement a également annoncé une baisse progressive des subventions à l’énergie à partir de 2026, une décision saluée par le FMI comme une preuve de rigueur budgétaire.

D’autres pays africains, comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire, ont su transformer des crises de dette en opportunités de réforme, avec l’appui du FMI. Leur expérience démontre qu’un partenariat bien géré peut déboucher sur une croissance durable et une meilleure gouvernance.

Le Sénégal traverse une épreuve, mais les négociations en cours avec le FMI témoignent d’une volonté commune de construire un avenir économique plus stable et transparent. Les réformes engagées, la résilience de l’économie et l’accompagnement des institutions internationales dessinent un scénario optimiste : celui d’un pays capable de tirer les leçons du passé pour mieux préparer l’avenir.

En continuant sur cette voie, le Sénégal pourrait non seulement redresser ses finances, mais aussi inspirer d’autres nations africaines confrontées à des défis similaires. La crise actuelle, aussi difficile soit-elle, pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère de confiance et de prospérité.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cheikh Gueye.
Mis en ligne : 22/11/2025

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