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« Et si l’opposition la plus utile était celle qui, plutôt que de crier à la crise, trace des chemins pour en sortir ? » La tribune récente d’El Hadji Ndiaye, PDG de 2STV et porte-parole du mouvement « Sénégal Demain », intitulée « Constater, Proposer, Avertir », offre une réponse concrète à cette question. À rebours des polémiques stériles et des postures radicales, El Hadji Ndiaye incarne une opposition moderne, qui ne se contente pas de critiquer, mais propose des solutions claires et mesurables pour relancer le Sénégal. Son approche, à la fois ferme et constructive, mérite d’être saluée comme un exemple de responsabilité politique et de méthodologie rigoureuse.
Depuis deux ans, le Sénégal traverse une phase d’immobilisme économique et politique, marquée par des infrastructures paralysées, des projets d’investissement suspendus et une gouvernance souvent perçue comme guidée par des règlements de comptes plutôt que par une vision stratégique. Dans ce contexte, la tribune d’El Hadji Ndiaye arrive comme un électrochoc. Elle ne se limite pas à dresser un constat alarmiste, mais formule cinq propositions précises : un Plan d’Urgence Économique National, un programme ambitieux pour l’emploi des jeunes, la stabilisation de la gouvernance, le renforcement de la sécurité aux frontières, et l’ouverture d’un dialogue national inclusif. Ces propositions s’inscrivent dans une tradition sénégalaise de concertation, rappelant les dialogues nationaux sous Abdou Diouf, qui avaient permis de désamorcer des crises et de renforcer la cohésion sociale.
El Hadji Ndiaye adopte une démarche en trois temps : constater, proposer, avertir. D’abord, il dresse un diagnostic sans complaisance, mais sans excès non plus. Ensuite, il présente des solutions concrètes, chiffrées et réalisables, comme la formation et le placement de 100 000 jeunes en 24 mois, en s’appuyant sur la modernisation des centres de formation et la mobilisation de la diaspora. Cette dernière, souvent sous-estimée, est pourtant un levier de développement reconnu : selon une étude récente, 62 % des membres de la diaspora africaine souhaitent entreprendre sur le continent, et leur contribution en termes de transferts de compétences et d’investissements est aujourd’hui incontestable.
Enfin, il fixe un délai de 100 jours au gouvernement pour agir, tout en précisant que son mouvement n’a pas pour objectif de renverser les autorités, mais de « répondre à une dérive dans la gestion actuelle du pays ». Cet ultimatum, présenté comme « démocratique et légal », évite la radicalité stérile et privilégie l’efficacité. Il s’agit là d’une opposition qui assume pleinement son rôle : alerter, proposer, et mobiliser dans le respect des institutions.
Une opposition solutionniste : Contrairement à une opposition qui se contenterait de dénoncer, Ndiaye offre une feuille de route. Son plan pour l’emploi des jeunes, par exemple, s’inspire de modèles éprouvés en Afrique, où la diaspora joue un rôle clé dans la création d’emplois et le transfert de technologies.
La continuité d’une culture de dialogue : Le Sénégal a une longue tradition de concertation, illustrée par les dialogues nationaux sous Abdou Diouf, qui avaient permis de surmonter des crises politiques et de renforcer la démocratie. En appelant à un nouveau dialogue associant l’État, la société civile et la diaspora, Ndiaye s’inscrit dans cette lignée, tout en l’adaptant aux défis actuels.
Un équilibre entre fermeté et respect des institutions : L’ultimatum de 100 jours n’est pas une menace, mais un outil de pression positive, inspiré des pratiques managériales où les échéances claires stimulent l’action. Cette méthode a fait ses preuves dans d’autres contextes africains, où des plans d’urgence économiques ont permis de relancer des économies en difficulté.
Une vision régionale : En évoquant les risques sécuritaires liés à la dégradation de la situation au Sahel, El Hadji Ndiaye montre une lucidité rare. Son appel au renforcement des frontières et à la stabilité interne est d’autant plus pertinent que le Sénégal, jusqu’ici épargné par les crises majeures, ne peut se permettre l’immobilisme face à un environnement régional de plus en plus instable.
El Hadji Ndiaye prouve qu’une opposition peut être à la fois exigeante et constructive. Son approche, fondée sur le diagnostic précis, la proposition concrète et l’action légale, offre une alternative aux débats stériles et aux postures radicales. Elle rappelle que la vraie opposition n’est pas celle qui divise, mais celle qui propose des chemins pour avancer.
Dans un pays où la démocratie est souvent citée en exemple, mais où les défis économiques et sociaux s’accumulent, cette voix responsable et solutionniste est plus que jamais nécessaire. Comme le disait Léopold Sédar Senghor, « la force du Sénégal, c’est son unité dans la diversité ». En traçant des pistes pour le redressement, El Hadji Ndiaye contribue à préserver cette unité, tout en appelant chacun à prendre ses responsabilités. C’est cela, la vraie opposition constructive. Le gouvernement aurait tort de ne pas entendre cet appel.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laye Seck.
Mis en ligne : 04/12/2025
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