Pétrole sénégalais : La Sar à la croisée des chemins - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 23/12/2025 08:12:00

Pétrole sénégalais : La Sar à la croisée des chemins

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Le pétrole brut de Sangomar, extrait des côtes sénégalaises, soulève des questions économiques cruciales pour la Société africaine de raffinage (Sar). Malgré les efforts déployés pour traiter ce brut, il est devenu évident que sa rentabilité est mise à mal. Les déclarations récentes du ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, mettent en lumière une réalité préoccupante : l’augmentation des capacités de production de la Sar ne se traduit pas nécessairement par une amélioration de la rentabilité, mais risque de se transformer en un gaspillage de ressources.

La Sar a tenté de tirer profit du brut de Sangomar, mais les résultats sont loin d’être convaincants. Le pétrole en question est particulièrement lourd en souffre, ce qui complique son traitement. Bien que la Sar ait réussi à produire du carburant et du kérosène par le biais de mélanges, la revente de ces produits ne couvre pas les investissements initiaux. Cette situation soulève des interrogations sur la viabilité économique des projets en cours.

L’analyse de la situation actuelle révèle que la Sar se trouve à un carrefour décisif. D’un côté, l’augmentation des capacités de production pourrait sembler être une solution logique pour améliorer la rentabilité. Cependant, cette approche ne prend pas en compte les spécificités du brut de Sangomar. Comme l’a souligné le ministre, le coût de traitement reste élevé par rapport aux bénéfices potentiels. En d’autres termes, investir davantage dans des infrastructures sans une évaluation précise de la qualité du brut pourrait mener à un cycle de dépenses sans retour sur investissement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les estimations, le coût de traitement du brut de Sangomar est supérieur à celui de nombreux autres bruts sur le marché. Comparativement, le brut léger, moins coûteux à raffiner, continue d’attirer l’attention des investisseurs. De plus, la concurrence croissante sur le marché mondial du pétrole impose à la Sar une pression supplémentaire pour réduire ses coûts. Dans ce contexte, l’augmentation des capacités de production apparaît comme une stratégie risquée, susceptible de diluer encore plus les ressources financières de l’entreprise.

L’argument selon lequel l’augmentation des capacités de production de la Sar pourrait améliorer la rentabilité semble séduisant, mais il est trompeur. En réalité, cette démarche pourrait se traduire par un gaspillage de ressources précieuses. Plutôt que de concentrer les efforts sur des investissements massifs, il serait plus judicieux pour la Sar de repenser sa stratégie commerciale. Une approche axée sur l’optimisation des ressources existantes et l’amélioration des processus de raffinage pourrait s’avérer plus bénéfique à long terme.

Des études de marché récentes montrent que de nombreuses raffineries à travers le monde se concentrent sur l’optimisation des coûts et la réduction des déchets. Par exemple, certaines raffineries en Europe ont réussi à améliorer leur rentabilité en investissant dans des technologies de pointe pour traiter des bruts lourds. En revanche, la Sar semble manquer cette opportunité, se concentrant plutôt sur l’expansion de ses capacités sans une évaluation rigoureuse des coûts associés.

La situation actuelle de la Sar face au brut de Sangomar met en lumière des enjeux économiques majeurs. L’augmentation des capacités de production ne garantit pas une rentabilité accrue, mais risque plutôt de mener à un gaspillage de ressources. Les décideurs doivent prendre conscience de cette réalité et envisager des solutions plus stratégiques pour assurer la pérennité de la raffinerie. Il est impératif de repenser les investissements pour éviter de plonger dans un cycle d’endettement et de pertes.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Omar. P.
Mis en ligne : 23/12/202
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