L’orgueil m’a aveuglé : Comment j’ai chassé la femme que j’aimais - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Confidence | Par Eva | Publié le 25/12/2025 09:12:30

L’orgueil m’a aveuglé : Comment j’ai chassé la femme que j’aimais

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Je n’aurais jamais cru écrire un jour pour raconter ma vie personnelle, mais je me sens perdu et j’ai besoin de comprendre comment j’en suis arrivé là. Je m’appelle Mamadou, j’habite à Keur Massar, et il y a tout juste trois semaines, j’ai chassé ma femme de la maison. Ce geste, que je croyais être une mise en garde, est devenu le point de rupture le plus douloureux de ma vie. Aujourd’hui, je réalise que j’ai peut-être détruit ma propre famille par orgueil.

Depuis plusieurs mois, une histoire me hantait. Je soupçonnais Aïssatou d’entretenir une proximité avec un homme du quartier. Rien de concret, juste un message mal interprété, un sourire vu de loin, des rumeurs portées comme des feuilles mortes par le vent de la rue. Elle répétait qu’il n’y avait absolument rien, qu’elle n’avait jamais manqué à notre mariage, qu’elle me respectait.

Mais j’étais tellement envahi par la jalousie que je ne voyais plus la femme que j’avais épousée ; je ne voyais que mes propres peurs. Les disputes se multipliaient, toujours autour du même sujet, jusqu’au soir où j’ai perdu pied. Cette nuit-là, les enfants dormaient, l’orage grondait dehors, et j’ai commencé à sortir ses vêtements du placard. Je les ai jetés devant la porte en pensant que cela la ferait réagir, qu’elle comprendrait que je ne tolérerais pas un tel “manque de respect”. Je n’imaginais pas une seconde que je la poussais réellement dehors.

Elle est partie en silence, avec les enfants, les yeux humides mais dignes, et elle s’est installée chez sa mère à Mbour. Pendant trois semaines, je n’ai eu aucune nouvelle d’elle, sauf quand j’appelais ma belle-mère pour entendre la voix des petits. Aïssatou, elle, refusait d’échanger un seul mot avec moi. Puis hier, la vérité m’a frappé en plein cœur : j’avais accusé ma femme à tort. L’homme que je soupçonnais n’avait jamais eu le moindre rôle dans notre vie. Je m’étais battu contre un mensonge que j’avais moi-même créé.

J’ai tout de suite essayé de l’appeler pour lui demander pardon. Elle n’a pas décroché. J’ai insisté, puis j’ai appelé sur le téléphone de sa mère. Quand elle a finalement accepté de répondre, c’était pour me dire que revenir vivre avec moi serait de la folie. J’ai senti mes entrailles se nouer. Sa mère a essayé de lui parler, quelques tantes âgées aussi, mais elle est restée catégorique. Et le pire, c’est qu’elle a contacté mes parents pour organiser la restitution de la dot et mettre fin au mariage. En entendant cela, j’ai senti le sol se dérober sous mes pieds.

Je sais que je l’ai humiliée, blessée, trahie. Mais je l’aime profondément, et je crois que notre couple peut encore être sauvé. Je suis prêt à aller voir un imam, un conseiller matrimonial, un psychologue, n’importe qui, pour apprendre à maîtriser mes peurs et reconstruire la confiance que j’ai brisée. Je ne veux pas la forcer à revenir. Je veux simplement qu’elle sache que je reconnais mes torts et que je suis prêt à changer.

Aujourd’hui, j’ai peur qu’elle ne me pardonne jamais. Mais une part de moi espère encore, pour nos enfants et pour l’histoire que nous avons construite. Peut-être que ce témoignage est ma première étape vers la réparation. Peut-être aussi qu’il est déjà trop tard. Seul l’avenir me le dira.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 25/12/2025

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