Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »
Je m’appelle Lise et j’ai épousé Éric à 23 ans. À ce moment-là, il vendait des affaires au marché Sandaga, sous un petit parasol tout abîmé. Moi, je venais de Pikine, d’une famille simple mais très unie. Nos origines différentes ont tout de suite créé des tensions. Sa mère me voyait comme une étrangère et ses sœurs me critiquaient pour tout et rien. Mais moi, je l’aimais profondément. Éric était mon refuge, mon repère. Je voulais juste que nous soyons heureux ensemble.
Au début, malgré la pauvreté, nous étions heureux. On riait beaucoup, on rêvait, on se soutenait. Puis est née notre première fille, une deuxième. Éric était fou de joie. Sa mère, elle, ne voyait que notre situation modeste. « Vous êtes pauvres et vous faites des enfants ? » disait-elle souvent. Moi, je souriais pour ne pas créer de conflit et je me concentrais sur notre bonheur.
Mais les problèmes ne faisaient que commencer. Sa cadette est venue vivre avec nous dans notre maison. Elle me provoquait, me critiquait. Je pleurais la nuit, ma fille serrée contre moi. Je voulais rester forte pour elles, mais chaque jour était un combat. Les remarques de sa mère, les reproches de ses filles… tout semblait viser à me briser.
Puis le pire est arrivé : Éric est tombé malade. Sa famille m’a exclue, m’a accusée de sorcellerie et m’a chassée de l’hôpital. Et un matin, il est mort. Mon monde s’est effondré. Je me suis retrouvée seule avec mes filles, face aux humiliations, aux menaces et aux rites de veuvage traditionnels. J’ai tout traversé pour elles, pour survivre.
Avec le temps, les choses ont commencé à changer. Les biens de la famille d’Éric ont été dispersés, certaines de ses filles ont eu des accidents ou des problèmes sérieux. Sa mère est revenue, à genoux, me suppliant de lui pardonner. J’ai eu envie de me venger, de lui montrer toute la douleur qu’elle m’avait causée. Mais j’ai pensé à Éric et à mes filles.
Alors, j’ai choisi de pardonner. Pas pour elle. Pour moi. Pour continuer à vivre, pour protéger mes enfants et rester une femme digne et forte. J’ai compris que la paix ne vient pas de ce que les autres font, mais de ce que l’on décide de faire soi-même.
Aujourd’hui, ma vie a retrouvé un peu de calme. Parfois, c’est encore difficile, et certains souvenirs me font encore mal. Mais je suis plus forte. Chaque jour, j’essaie de tourner la page et de construire notre bonheur, sans haine, sans rancune. Je veux montrer à mes filles qu’on peut survivre à tout, qu’on peut pardonner et avancer, même après avoir vécu les pires épreuves.
Parce qu’au fond, la vie est trop courte pour rester prisonnière de la colère et de la douleur. Et je sais qu’un jour, peut-être, la paix que je cherche trouvera enfin sa place dans nos vies.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 29/12/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.





