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Thierno Alassane Sall, député aux préoccupations soudaines, semble avoir trouvé une nouvelle vocation : s’ériger en défenseur des étudiants blessés et des policiers en détresse. Mais quelle ironie ! Alors qu’il interpelle le ministre de l’Intérieur sur la gestion des tensions universitaires, il oublie que les problèmes qu’il dénonce sont en grande partie le fruit de sa propre inaction passée. Ce retournement de veste est non seulement déconcertant, mais il révèle une hypocrisie flagrante qui ne peut être ignorée.
La situation actuelle des forces de police et des étudiants dans le pays est alarmante. Des images de jeunes blessés circulent, témoignant d’affrontements violents sur les campus. Les policiers, quant à eux, se retrouvent dans une position délicate, avec des agents de la 49ᵉ promotion sans salaire depuis vingt-deux mois. Dans ce contexte, Sall interpelle le ministre sur des sujets qu’il aurait pu aborder bien plus tôt, alors que les tensions ne faisaient que s’intensifier. Ce manque de prévoyance soulève des questions sur son véritable engagement envers les causes qu’il prétend défendre.
Le député évoque des préoccupations légitimes, mais il est essentiel de se demander où il était lorsque ces problèmes prenaient racine. Les 312 policiers libérés, les agents sans salaire, la violence sur les campus : autant de sujets qu’il semble découvrir aujourd’hui, alors qu’il a été complice d’un système qui a permis leur aggravation. En faisant appel à la paix et à la mobilisation pacifique, il feint d’ignorer qu’il a contribué à créer un climat de méfiance et de tension. Les étudiants, piégés entre une administration sourde et une police débordée, ne peuvent pas être les seuls à payer le prix de cette incompétence.
La première question qui se pose est celle de la responsabilité. En tant que député, Sall a le pouvoir d’agir et d’influencer les décisions. Pourtant, il semble avoir attendu que la situation devienne insoutenable pour s’exprimer. Cette passivité est inacceptable. Si l’on compare sa réaction tardive à celle d’autres responsables politiques qui ont pris les devants pour apaiser les tensions, il est évident que Sall a manqué à son devoir. Les étudiants ne demandent pas seulement des mots, mais des actions concrètes et des solutions durables.
D’autre part, l’argument selon lequel la police doit être respectée et soutenue est tout à fait valable, mais il ne doit pas occulter le fait que des abus ont eu lieu. La violence policière, souvent dénoncée, semble être minimisée par ceux qui, comme Sall, préfèrent tourner le dos aux réalités du terrain. Ce double discours est non seulement dangereux, mais il nuit également à la légitimité des forces de l’ordre, qui se retrouvent prises en étau entre des directives souvent contradictoires.
Le député, en se positionnant comme le sauveur des étudiants, illustre une hypocrisie déconcertante. Il critique une gestion qu’il a lui-même contribué à façonner, tout en se dédouanant de ses responsabilités. Cette manœuvre est révélatrice d’un manque de courage politique et d’une volonté de se donner bonne conscience plutôt que de véritablement s’engager pour le bien commun. Au lieu de chercher à apaiser les tensions, il semble plus préoccupé par son image que par la réalité des souffrances endurées par les étudiants et les policiers.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des enquêtes menées sur l’usage de la force par la police montrent une augmentation des incidents violents ces dernières années. Les étudiants, souvent en première ligne des manifestations, sont devenus les victimes d’une gestion calamiteuse des conflits. Alors que Sall appelle à des enquêtes officielles, il est crucial de rappeler que ces enquêtes ne doivent pas être qu’un écran de fumée. Les véritables responsables doivent être tenus pour compte, et cela commence par une remise en question des politiques en place, dont il a été un acteur.
En somme, Thierno Alassane Sall, en se posant en critique de la situation actuelle, ne fait que mettre en lumière son propre échec. Son discours, bien qu’apparemment bienveillant, cache une réalité bien plus sombre : celle d’un homme qui a tourné le dos aux problèmes qu’il prétend aujourd’hui dénoncer. Les étudiants et les policiers méritent mieux qu’une hypocrisie déguisée en compassion. La véritable réforme doit venir de ceux qui ont le pouvoir d’agir, et non de ceux qui choisissent de rester silencieux jusqu’à ce que la situation devienne insoutenable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 28/12/2025
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