« On m’a dit que je portais malheur » : Aïcha raconte - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Confidence | Par Eva | Publié le 30/12/2025 09:12:30

« On m’a dit que je portais malheur » : Aïcha raconte

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Je m’appelle Aïcha, j’ai 30 ans, et ma vie semble être une succession de malheurs que je n’ai jamais souhaités. Trois mariages, trois histoires qui ont commencé avec des promesses de bonheur et qui se sont terminées en tragédie.

Mon premier mari est parti dans un accident de moto sur la corniche de Dakar. Je me souviens encore de ce soir-là : le vent de l’océan, les rires dans les rues, et soudain le téléphone qui sonne pour me dire que tout s’était arrêté. J’étais paralysée, incapable de comprendre comment la vie pouvait être si cruelle.

Le deuxième, lui, est mort d’une crise cardiaque alors qu’il n’avait jamais eu de problème de santé. C’était à Mermoz, dans un petit appartement que nous venions à peine de meubler. Je l’avais quitté pour aller chercher du pain au marché, et à mon retour, tout avait changé. Le troisième… le troisième m’a brisé le cœur et la famille entière. Il est tombé dans un escalier à Gorée, lors d’une visite que nous avions faite pour célébrer notre union. Voir les larmes de ma mère et de ma sœur ce jour-là restera gravé dans ma mémoire pour toujours.

Au début, je pensais que ce n’étaient que des coïncidences, des coups du sort. Mais très vite, les murmures ont commencé à circuler. Les voisins, certains membres de ma famille, même des amis : “Aïcha, tu portes malheur”, “Fais attention, cette femme noire a un destin dangereux”, “Ne l’épouse pas, sinon…”. Chaque mot résonnait comme un poison, et je me suis retrouvée seule face à un jugement que je ne comprenais pas. Comme si aimer était un crime.

Pourtant, malgré tout cela, mon cœur n’a pas changé. Je veux juste aimer et être aimée. Je ne cherche ni richesse ni apparences. Je rêve d’un homme sérieux, fidèle, capable de voir au-delà des rumeurs et de mes cicatrices invisibles. Je rêve d’un amour sincère, qui ne s’effondre pas au premier malheur, un amour qui tiendrait même dans la tempête.

Chaque jour, je me lève avec cette peur sourde qui m’accompagne depuis des années. Je me rappelle des promenades sur la corniche, des marchés colorés de Sandaga, des discussions tardives avec des amis sur la terrasse, quand la ville s’endormait et que moi je rêvais d’un futur heureux. Ces souvenirs sont des éclats de lumière dans un quotidien parfois trop lourd.

Et pourtant, l’espoir persiste. Ce fil fragile, mais tenace, refuse de se rompre. Parce que je sais qu’il existe quelqu’un qui comprendra que mon cœur est sincère, entier malgré la douleur. Quelqu’un qui m’acceptera avec mon passé, mes peurs et mes désirs.

J’attends ce jour, peut-être demain, peut-être jamais. Mais je continue d’espérer, car aimer reste ma seule vérité. Et je refuse de l’abandonner.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 30/12/202
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