Le 21 mai, les chrétiens célèbrent l’Ascension, qui symbolise l’élévation de Jésus vers Dieu. Voici le sens de l’une des fêtes les plus importantes du christianisme.
Noël, l’Epiphanie, Pâques, l’Ascension et la Pentecôte constituent les cinq fêtes cardinales de l’année liturgique catholique. L’Ascension est considérée comme un des fondements du christianisme. Elle promet à tous les fidèles la vie éternelle « aux côtés du Seigneur ».
Qu’est-ce que l’Ascension ?
Dans la tradition chrétienne, l’Ascension – du latin ascensio, action de monter – célèbre la montée de Jésus vers Dieu, son « Père ». Selon la Bible, quarante jours après Pâques, Jésus mort et ressuscité se serait élevé et aurait disparu dans une nuée sous les yeux des Apôtres. Il les quitte physiquement pour s’incarner sous une autre forme, celle de l’Esprit saint dévoilé dix jours plus tard, lors de la Pentecôte.
Jésus charge alors ses disciples d’une mission d’évangélisation, leur attribuant le pouvoir de réaliser des miracles en son nom. Mais sa montée n’a pas été une surprise. En effet, lors de la Cène – relatée dans l’Évangile de Jean –, Jésus l’aurait déjà présagée, répétant : « Je vais vers mon Père. »
Pourquoi Jésus s’élève vers le ciel ?
Après sa mort sur la croix, Jésus ressuscité se serait élevé aux cieux pour entrer dans le domaine divin, laissant les hommes libres de croire, sans les contraindre par sa présence humaine. Cette dimension divine, acceptée par ses disciples, fera d’eux des missionnaires devant annoncer la Bonne Nouvelle – sens littéral du mot « évangile ». Cette évangélisation marque le début de l’Eglise chrétienne.
L’élévation aux cieux révèle également un message, et non des moindres pour les croyants : leur vie éternelle. L’Ascension de Jésus s’incarne dans la vie des chrétiens par les sacrements, et plus particulièrement celui de l’eucharistie. L’hostie et le vin – censés être le corps et le sang du Christ – constituent dorénavant sa seule présence physique sur terre.
Que disent les textes ?
Evangile de Marc (16, 15-20) :
« Jésus ressuscité dit aux onze apôtres : “Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils prendront des serpents dans leurs mains, et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien.”
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. »
– Le début du livre des Actes des Apôtres (1, 1-11) et l’Evangile de Luc (24, 51) évoquent également cet épisode.
Quand a lieu l’ascension de Jésus ?
L’ascension de Jésus survient quarante jours après Pâques. Ce nombre apparaît régulièrement dans la Bible : la pluie tombe quarante jours lors du déluge de Noé, Moïse passe quarante jours sur le mont Sinaï avant de recevoir les Tables de la Loi, l’épisode de la tentation du Christ dans le désert dure quarante jours. C’est d’ailleurs sur la même durée que se déroule le Carême.
Cette période symbolise pour Jésus et les chrétiens un temps d’apprentissage, d’attente et d’introspection.
Où se déroule cette élévation ?
D’après l’Evangile de Luc, l’Ascension se serait produite à Béthanie, village cher à Jésus, où a eu lieu la résurrection de Lazare. Une autre tradition la situe au mont des Oliviers à Jérusalem. L’église de l’Ascension à Jérusalem abrite ce qui serait la dernière empreinte du pied de Jésus sur terre avant sa montée vers les cieux.
Cette colline à l’est de Jérusalem demeure un haut lieu de pèlerinage pour les trois religions monothéistes. Dans le judaïsme, le mont des Oliviers sera le premier lieu foulé par le Messie lors de son entrée à Jérusalem. Des mosquées côtoient les lieux de culte juifs et chrétiens.
Depuis quand fête-t-on l’Ascension ?
L’Ascension est célébrée le Jeudi saint depuis le IVe siècle, sur l’initiative du pape Léon Ier le Grand. Selon les traditions, elle est fêtée quarante jours ou cinquante jours après Pâques – soit en même temps que la Pentecôte. Il s’agit d’une fête mobile, elle peut donc être différente selon les calendriers liturgiques catholique et orthodoxe.
Aujourd’hui, le Jeudi saint est férié dans de nombreux pays, comme la France, les Pays-Bas, ou encore l’Indonésie.
Lors de la messe, le prêtre est vêtu de blanc, symbole de pureté, de lumière et de joie. De nombreuses traditions en découlent. En Moldavie, par exemple, les jeunes chrétiennes orthodoxes plantent des fleurs, la veille du jeudi de l’Ascension, afin qu’elles s’élèvent vers les cieux, tel le Christ.
Quel est le lien entre Pâques, l’Ascension et la Pentecôte ?
Située entre la résurrection du Christ et la descente de l’Esprit saint, l’Ascension constitue, selon la Bible, un événement majeur du christianisme. Il est important de considérer ces célébrations conjointement.
Ne pas confondre Ascension et Assomption
L’Ascension et l’Assomption sont deux événements distincts. En effet, la seconde célèbre la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie. L’Assomption se fête le 15 août.