Au tournant des années 2000, les pays occidentaux ont pu fièrement déclarer que la lèpre avait été éradiquée de leurs préoccupations en matière de santé publique. Cependant, une situation singulière semble s’installer au cœur même de la Floride, dans laquelle l’incidence de cette maladie oubliée depuis des temps ancestraux est en train de prendre une ampleur inquiétante.
Les scientifiques, tout en observant cette montée en flèche, nourrissent des craintes palpables quant à la possibilité que la lèpre ne s’installe définitivement en tant qu’endémie au sein de cet État.
Cette situation atypique soulève indubitablement des interrogations majeures : que peut-il bien se passer pour que cette maladie, qui semblait appartenir à un lointain passé, renoue avec une telle vigueur au sein de la Floride ?
Au centre de cette énigme médicale se dresse la lèpre, une maladie vétuste dont le déclencheur est la bactérie Mycobacterium leprae, également connue sous le nom de bacille de Hansen. L’émergence de la lèpre en tant que phénomène à part entière ne saurait être qualifiée de courante aux États-Unis. En effet, après avoir connu un pic alarmant dans les années 1980, le nombre de cas a connu une chute vertigineuse, laissant l’impression que la lèpre était sur le point de rejoindre le passé.
Cependant, la réalité actuelle peint un tableau tout à fait différent, marqué par une résurgence inattendue, principalement concentrée dans les contrées du Sud-Est américain. Un examen attentif des données concernant l’année 2020, où l’on a enregistré 159 cas avérés de lèpre, dévoile un fait saisissant : près d’un cinquième de ces cas étaient situés en Floride.
En particulier, c’est le comté de Brevard, niché au centre de la côte Est de l’État, qui est frappé de manière particulièrement préoccupante par cette montée en puissance de la lèpre.
Dans le récit historique, les individus diagnostiqués avec la lèpre aux États-Unis étaient principalement des immigrants en provenance de régions où la maladie demeure endémique jusqu’à nos jours. Ces régions incluent les contrées d’Asie du Sud et du Sud-Est, d’Amérique latine et d’Afrique.
Cependant, un changement notable dans cette dynamique semble s’être opéré au cours des cinq dernières années.
Étonnamment, environ 34 % des cas de lèpre recensés aux États-Unis étaient des personnes autochtones, dépourvues de toute exposition à des animaux réservoirs ou à des facteurs de risque connus. En se penchant sur les données médicales fournies par les praticiens d’Orlando, une ville majeure de Floride située dans le comté d’Orange, voisin du comté de Brevard, se dessine le portrait-type des individus touchés par la lèpre au cours de ces dernières années, comme le rapporte l’étude publiée dans la revue « Emerging Infectious Disease ».
Article écrit par : Claire Mendy
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