Article opinion écrit par le contributeur : Joe Ndong.
La question de l’émigration des professionnels de la santé sénégalais, et plus particulièrement des infirmiers et médecins, vers le Canada est devenue un sujet brûlant ces dernières années. Alors que des vagues de migrants risquent leur vie en traversant la mer à la recherche d’un avenir meilleur, une migration régulière s’organise au Sénégal, avec des répercussions sur notre système de santé déjà précaire.
Il est difficile de blâmer les infirmiers diplômés qui choisissent de tenter leur chance au Canada. Les conditions de travail outre-Atlantique sont indéniablement plus attrayantes, offrant un meilleur équipement médical, des salaires plus élevés et des perspectives d’avenir plus stables. Cependant, cette tendance risque de laisser le Sénégal dans une situation de plus en plus précaire sur le plan médical.
Le Sénégal souffre déjà d’une pénurie de médecins, et de nombreux professionnels de la santé qui quittent le pays pour l’Europe, aggravant encore la situation. Les hôpitaux locaux ont du mal à répondre aux besoins de la population, et l’exode des infirmiers diplômés vers le Canada ne fait qu’aggraver cette crise. Des professionnels de la santé qui pourraient contribuer à renforcer nos structures sanitaires et à prendre soin de nos citoyens ont des rêves d’ailleurs.
La question qui se pose est de savoir si l’argent doit être la principale motivation pour quitter son pays en laissant derrière soi une nation en souffrance. Il est compréhensible que tout individu aspire à une vie meilleure pour lui-même et sa famille, mais il est important de réfléchir aux conséquences de ces choix sur la communauté.
L’insertion des médecins qui arrivent au Canada n’est pas une chose facile. Il faut compter au moins cinq ans avant de pouvoir trouver un emploi en accord avec sa spécialité. La plupart des médecins sénégalais optent pour le Québec, en particulier à Montréal, où ils doivent faire face à la concurrence des autres immigrants. Cette réalité montre que l’herbe n’est pas nécessairement plus verte de l’autre côté, et que l’exode vers le Canada n’est pas une garantie de réussite immédiate.
Il est essentiel d’améliorer les conditions de travail et les incitations financières pour les infirmiers et médecins, tout en renforçant le système de santé local. Les citoyens sénégalais ont besoin de soins de qualité, et il est de notre devoir de faire en sorte que notre système de santé ne soit pas déserté par ceux qui sont formés pour le soutenir.
C’est compréhensible que chacun cherche à améliorer sa situation, mais il est temps de réfléchir à l’impact de nos choix sur notre pays et notre communauté. Le Sénégal a besoin de ses infirmiers et médecins, et nous devons travailler ensemble pour construire un avenir meilleur ici, chez nous.
Article opinion écrit par le contributeur : Joe Ndong
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