Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
La Guinée fait face à une crise énergétique imminente. Les barrages hydroélectriques, vitaux pour le pays, voient leur puissance chuter drastiquement. Pour surmonter cette situation, il est crucial d’adopter des solutions durables et diversifiées.
Les barrages hydroélectriques de Souapiti et Kaléta, essentiels pour le pays, produisent bien en dessous de leur capacité. Actuellement, ces barrages ne fournissent que 150 MW, contre 280 MW en avril dernier et 380 MW l’année précédente.
Cette diminution drastique est en partie due aux effets du changement climatique, qui affectent la viabilité de ces infrastructures. Les partenaires internationaux, comme la Banque mondiale et le FMI, ont souvent alerté sur ces risques. Pourtant, la planification énergétique n’a pas su anticiper ces défis.
En 2020, face aux manifestations contre les coupures d’électricité, le président Alpha Condé avait eu recours à une centrale électrique flottante turque. Cette solution temporaire coûtait 4 millions de dollars par mois. Aujourd’hui, avec des finances publiques en difficulté, une telle option semble irréaliste. Les experts chinois mettent en garde contre l’exploitation des barrages en dessous de la cote de 185 m, appelée « cote morte ».
Cette pratique pourrait vider le réservoir et compromettre le fonctionnement des barrages. De plus, la Guinée doit des centaines de millions de dollars à ses partenaires, ce qui complique encore la situation.
Le rapport du FMI souligne également que l’État doit 163 millions de dollars à Électricité de Guinée (EDG) pour sa consommation d’électricité depuis 2020. Les centrales thermiques, qui représentent 20 % de la capacité énergétique du pays, sont souvent hors service à cause de la mauvaise qualité du mazout fourni par la SONAP.
Pour éviter une crise énergétique majeure, la Guinée doit diversifier ses sources d’énergie. La construction de centrales solaires, comme celles de Koumandjeli, Enersado et Vitach, pourrait fournir jusqu’à 260 MW supplémentaires. Le démarrage des barrages d’Amaria et de Fomi est également très important.
Envisager des centrales de grande capacité, au charbon ou au gaz, pourrait stabiliser l’approvisionnement en énergie. Les investissements dans des centrales solaires sont essentiels pour éviter de nouvelles crises. La subvention actuelle de l’État pour 2024, prévue à 3000 milliards GNF, est une opportunité pour réformer le secteur énergétique.
Pour atténuer la crise à court terme, la réintroduction du bateau KPS pourrait être une solution temporaire. Avec l’ajout des 200 MW nécessaires pour Conakry, combinant 120 MW de Senelec et 80 MW du bateau KPS, la situation pourrait s’améliorer.
La Guinée doit revoir sa stratégie énergétique et mettre l’accent sur les énergies renouvelables. Une réforme profonde du secteur est nécessaire pour garantir un avenir énergétique stable et durable. Si rien n’est fait, la crise énergétique risque de s’aggraver dans les mois à venir.
Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
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