La mise en place du Corps mondial d’urgence sanitaire (GHEC) par l’OMS, en collaboration avec les États membres et divers partenaires, marque un tournant important dans la gestion des crises sanitaires mondiales.
En particulier, son activation pour répondre aux épidémies de Mpox, une maladie réapparue qui touche désormais plusieurs régions d’Afrique et au-delà, illustre l’évolution des stratégies de l’OMS pour renforcer la résilience des systèmes de santé dans un monde de plus en plus interconnecté.
Le GHEC, conçu en réponse aux leçons tirées de la pandémie de Covid-19, incarne un effort de rationalisation et de coordination sans précédent entre les réseaux de santé existants. Il repose sur une approche collaborative pour déployer efficacement des experts sur le terrain et s’adapter rapidement aux situations critiques. Cette innovation est d’autant plus cruciale que les épidémies ne se cantonnent plus aux frontières géographiques ou politiques : elles nécessitent des réponses flexibles, mais également rapides et coordonnées à l’échelle mondiale.
L’exemple du GHEC montre aussi l’importance de l’expertise régionale et locale dans la lutte contre les épidémies. Avec des acteurs comme le Corps de volontaires africains pour la santé (AVoHC-SURGE), les réponses sont plus adaptées aux réalités culturelles et logistiques des pays touchés.
En intégrant des professionnels locaux et en priorisant les compétences régionales, le GHEC favorise une réponse contextuelle, une meilleure acceptation communautaire et un renforcement des capacités locales. Cette approche est primordiale pour des systèmes de santé qui doivent pouvoir répondre à des crises de plus en plus fréquentes et complexes.
Cependant, malgré ces efforts coordonnés, des défis persistent. La complexité de l’épidémie de Mpox, qui exige une gestion intégrée incluant la détection précoce, la recherche des contacts, la vaccination et le contrôle des infections, illustre la diversité des compétences nécessaires. En identifiant des domaines clés à renforcer, tels que l’épidémiologie, la surveillance et la communication des risques, l’OMS et ses partenaires cherchent à combler les lacunes des systèmes de santé nationaux. Cette identification proactive des faiblesses avant même les flambées majeures pourrait marquer une nouvelle ère de prévention, permettant aux pays de se préparer de manière préventive à des menaces similaires.
L’initiative du GHEC invite également à réfléchir sur la durabilité des interventions sanitaires internationales. Il s’agit de dépasser l’approche de « pompiers » internationaux pour construire des infrastructures sanitaires solides au sein même des pays, les rendant ainsi plus autonomes face aux futures urgences. Comme le souligne le Dr Abdou Salam Gueye, en formant et en mobilisant les ressources humaines au sein des régions touchées, l’intervention devient plus rapide et mieux adaptée.
Le déploiement du GHEC pour lutter contre l’épidémie de Mpox révèle la nécessité d’une réponse mondiale coordonnée et enracinée dans la réalité des pays affectés. La flexibilité et la capacité de réaction rapide de ce corps pourraient être essentielles pour gérer les crises sanitaires futures. C’est une première étape vers un modèle de gestion de crise plus réactif, plus efficace et, espérons-le, plus durable, qui met l’accent sur la prévention et le renforcement des capacités locales.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : A.S
Mis en ligne : 05/11/2024
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