Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, traversent une crise humanitaire d’une ampleur dramatique, exacerbée par les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, selon plusieurs sources.
Le quotidien Objectif-infos.cd résume la situation avec un titre alarmant : « Les affrontements armés font des milliers de déplacés et mettent à mal les structures de santé ».
Les combats, qui s’intensifient autour de plusieurs localités, ont vidé des villages entiers de leurs habitants, provoquant un déplacement massif des populations. Selon Afrik.com, près de 600 000 personnes ont dû fuir leurs foyers, trouvant refuge dans des camps à l’ouest de Goma, sur la route menant à Sake, et parfois même en direction du centre-ville. Ces déplacés, en grande majorité des agriculteurs contraints d’abandonner leurs champs, vivent dans des conditions précaires, confrontés à un manque criant d’eau potable, de nourriture et de soins médicaux.
Les hôpitaux de Minova et de Numbi, débordés, ont déjà pris en charge plus de 270 blessés en deux semaines, rapporte Médecins sans frontières. Pendant ce temps, les écoles situées à l’ouest de Goma ferment progressivement leurs portes en raison des tirs d’armes lourdes, ajoute Allafrica.com, exacerbant ainsi le désarroi des familles.
Alors que la situation sur le terrain continue de se détériorer, la voie diplomatique semble au point mort. Afrikarabia s’interroge : « Qui peut arrêter le M23 ? » Les processus de paix, comme celui initié à Luanda entre Kinshasa et Kigali, ou encore les dialogues de Nairobi, sont aujourd’hui à l’arrêt. Pendant ce temps, les rebelles du M23 avancent leurs positions, encerclant Goma dans ce que certains experts qualifient de tentative d’« asphyxie stratégique » pour forcer Kinshasa à négocier.
Une source sécuritaire citée par Afrikarabia note que « la prise de Goma serait coûteuse en vies humaines, avec la présence de centaines de milliers de réfugiés ». Une offensive directe reste incertaine, mais les tensions ne cessent de croître.
Face à cette escalade, le président Félix Tshisekedi a écourté son séjour à Davos, où il participait au Forum économique mondial, pour rentrer en urgence à Kinshasa, selon Jeune Afrique. Il doit y réunir ses collaborateurs pour évaluer la situation et envisager des mesures à court terme.
Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, en déplacement au Vietnam, a également annoncé son retour anticipé en RDC. Par ailleurs, l’ambassade des États-Unis a mis en garde ses ressortissants présents dans le Nord-Kivu, leur recommandant de revoir leurs plans de sécurité et de se préparer à un éventuel départ précipité.
La situation dans l’est de la RDC demeure critique, prise entre un conflit armé ravageur et une crise humanitaire qui s’aggrave chaque jour. Alors que les populations déplacées continuent de payer le prix fort, la communauté internationale tarde à intervenir de manière significative, laissant le pays faire face seul à une tragédie aux proportions dramatiques.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 24/01/2025
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