Les circonstances du décès tragique de Matar Diagne, étudiant en Master à l’UFR Sciences juridiques et politiques de l’Université Gaston Berger, ont été éclaircies par l’autopsie réalisée par le médecin légiste Gabriel Déguenonvo.
L’étudiant, retrouvé mort le lundi 10 février dans sa chambre au Village A du Campus social, se serait effectivement donné la mort, selon les résultats de l’examen médical.
Le rapport d’autopsie, effectué le jeudi 13 février, révèle des détails accablants qui confirment la thèse du suicide. Le médecin a d’abord observé une cyanose sous-unguéale intense, une coloration bleutée des ongles, qui témoigne d’un manque d’oxygène dans le sang. Ce signe clinique, une indicatrice clé de l’asphyxie, traduit une privation d’air sévère, renforçant l’hypothèse d’une mort par strangulation.
Dr. Déguenonvo a ensuite observé une asphyxie mécanique, caractérisée par un sillon de pendaison parcheminé oblique, ascendant vers l’arrière du cou. Ce sillon, une marque visible laissée par la pression d’une corde, confirme l’utilisation d’un moyen externe pour la strangulation.
La forme oblique et incomplète de la marque, qui ne fait pas le tour complet du cou, suggère une pendaison où la corde était positionnée à un endroit précis, typique d’une méthode de suicide où le nœud est généralement placé sur un côté ou à l’arrière de la tête.
L’autopsie révèle également un hématome péri-laryngé droit, un épanchement de sang situé autour du larynx, qui pourrait résulter d’une pression intense sur la gorge, en plus de la fracture de l’os hyoïde, un indice supplémentaire de traumatisme sévère. Ces constatations soulignent la violence de l’acte et la souffrance de la victime avant son décès.
Le rapport indique également la présence d’une plaie linéaire horizontale de 4 cm au poignet gauche, associée à la section de l’artère radiale, un saignement grave qui suggère une tentative d’automutilation préalable ou concomitante. Le médecin a procédé à des prélèvements biologiques, dont des échantillons de sang, d’urine, et du contenu gastrique, pour identifier la présence de substances toxiques, médicamenteuses ou alcooliques, afin d’apporter un éclairage supplémentaire sur les circonstances de la mort.
Des analyses complémentaires sur ces échantillons permettront de confirmer si des substances ont pu jouer un rôle dans l’événement tragique. Le rapport du médecin conclut sur la complexité de cette enquête, soulignant que des éléments biologiques seront cruciaux pour compléter le tableau des causes de ce décès.
Ainsi, le mystère entourant la mort de Matar Diagne semble désormais levé, bien que certaines zones d’ombre subsistent, en attendant les résultats définitifs des analyses en cours.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 14/02/2025
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