Face aux affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés contre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, les hôpitaux des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu font face à une pénurie alarmante de sang. Un besoin crucial pour soigner les nombreux blessés par balles ou explosions dans cette région en proie aux violences.
Pour répondre à cette urgence, le gouvernement congolais a lancé, début février, une campagne de collecte de sang à Kinshasa. Un premier lot a été expédié le 4 mars vers Goma et Bukavu, mais son acheminement s’est avéré complexe, confronté à de multiples obstacles.
Le transfert de ces précieuses poches de sang a d’abord été ralenti par la réticence de plusieurs transporteurs, réfractaires à s’engager dans un dossier aussi sensible. Des contraintes administratives ont également retardé la livraison. Selon plusieurs sources contactées par RFI, lors d’un envoi précédent de matériel médical et de médicaments depuis Bruxelles vers Goma, seul le sang avait été exclu des autorisations de transport.
Pour contourner ces restrictions, l’acheminement a suivi un itinéraire particulièrement long et coûteux : après un passage par Bruxelles, les poches de sang ont transité par Nairobi, Kigali, puis Rubavu, au Rwanda, avant d’atteindre enfin Goma et Bukavu. Un parcours délicat, d’autant que ces produits vitaux nécessitent une conservation à température contrôlée pour éviter toute dégradation. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a joué un rôle clé en négociant un couloir humanitaire, permettant la livraison de ce premier lot.
Si un deuxième envoi est déjà prévu, les défis logistiques demeurent entiers. Lors du lancement de la campagne, le ministre congolais de la Santé avait fixé un objectif de 5 000 poches collectées, un chiffre désormais atteint et même dépassé. À ce jour, 1 200 poches ont déjà été acheminées vers l’est du pays.
Mais sur le terrain, la situation reste critique. Plusieurs infrastructures hospitalières ont été endommagées par les combats, compliquant la conservation et la distribution du sang aux établissements de santé. Dans un contexte d’urgence humanitaire, la population et les soignants restent suspendus à l’issue des prochains envois, indispensables pour tenter de pallier cette crise sanitaire.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 07/03/2025
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