Depuis aussi loin que je me souvienne, un vide profond et insatiable persiste en moi, une sensation qui ne m’a jamais quitté. Mon père, une silhouette invisible et floue, n’a jamais eu de place dans ma réalité. Il n’y a ni visage ni voix à associer à mes souvenirs. Ma vie, telle une scène de théâtre, ne présente que ma mère et moi, dérivant ensemble dans l’incertitude d’une existence sans repère paternel.
L’absence de mon père a toujours été une présence silencieuse mais oppressante, comme une ombre lourde qui m’accompagne. Tandis que mes amis racontent joyeusement des anecdotes sur leurs pères, je demeure là, à l’écart, incapable de m’intégrer à leurs histoires. Les fêtes des pères, les matchs sportifs, les conseils paternels dans les moments difficiles, tout cela m’échappe, comme des bribes d’un rêve inaccessible, hors de ma portée.
Mon esprit, souvent agité, est envahi de questions incessantes. Pourquoi mon père n’est-il jamais là ? Est-ce un choix délibéré de sa part, ou une succession de circonstances qui l’ont éloigné de moi ? Ces interrogations me tourmentent, me consument de l’intérieur, et laissent des marques profondes dans mon cœur déjà fragile. Parfois, j’essaie de trouver des réponses rationnelles, mais une douleur persistante continue de m’envahir, indifférente à toute explication logique.
Dans ma quête d’une affection paternelle, j’ai tenté de combler ce vide en cherchant réconfort auprès de mentors et d’amis bienveillants. Cependant, malgré leur amour et leur soutien, rien ne semble suffire pour combler l’énorme absence laissée par mon père. Dans des moments de solitude intense, je me demande si je mérite un tel amour, si j’ai la capacité d’attirer l’attention d’un père. Ces pensées sombres et troublantes reviennent souvent, me hantant dans les instants les plus difficiles.
Néanmoins, malgré cette douleur persistante, je refuse de laisser mon identité être définie par l’absence de mon père. Je suis plus que ce vide, plus que ce manque. Je suis une personne unique, porteuse de mes propres rêves et aspirations. Je veux croire qu’il existe un sens à cette souffrance, une leçon à en tirer, même si je ne la perçois pas encore. Je choisis également de ne pas porter de rancune ni de colère envers lui. Peut-être qu’un jour je trouverai en moi la force de lui pardonner, de comprendre ses choix, quels qu’ils soient. En attendant, je poursuis mon chemin, déterminé à trouver la paix intérieure et à m’accepter tel que je suis, au-delà de l’ombre de cette absence.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : R. Diop.
Mis en ligne : 11/03/2025
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