En Haïti, la réaction est mesurée mais significative. « En Haïti, Macron fait un petit pas, mais un pas important », titre Le Nouvelliste, l’un des plus influents journaux du pays. Ce jeudi, l’Élysée a annoncé la création d’une commission franco-haïtienne d’historiens. Objectif : étudier l’impact de l’indemnité financière colossale imposée à Haïti par la France en échange de son indépendance au XIXe siècle.
Si Emmanuel Macron ne mentionne aucune compensation financière pour l’instant, Le Nouvelliste note que « les choses n’ont jamais été dites aussi clairement par un officiel français, même si toutes les précautions sont prises pour qu’un mot ne dépasse pas l’autre ».
Le journal salue une avancée, mais reste prudent : « Ce n’est pas une invitation avec force de loi, mais elle ouvre une fenêtre plus grande que la “dette morale” reconnue par le président François Hollande en 2015. »
La rédaction met cependant en garde contre une possible dilution de la démarche : « Attention, une commission par-ci, un comité par-là, une commission mixte, l’addition des structures, la multiplication des initiatives, tout cela peut cacher la pauvreté des avancées. Il n’y a pas meilleur moyen de noyer un poisson, un gros poisson, que de créer une commission emmaillotée de bonnes intentions. »
Au Liban, le président Joseph Aoun vient de franchir le cap symbolique des 100 premiers jours. L’Orient-Le Jour salue le style de celui qu’il décrit comme « un président rassembleur ». Nommé dans un contexte particulièrement tendu — entre bombardements israéliens, tensions internes et crise économique — Aoun incarne un espoir de redressement.
« Pour une bonne tranche de la population et selon plusieurs observateurs, Joseph Aoun donne le sentiment d’édifier un État libanais digne de ce nom. L’impression donnée est que l’État peut agir », écrit Michael Young, rédacteur en chef du blog Diwan.
Mais tout n’est pas parfait. L’Orient-Le Jour pointe une zone d’ombre : la relative passivité du président face aux tensions frontalières, notamment avec Israël et la Syrie. Si Joseph Aoun préfère « les contacts diplomatiques aux affrontements inutiles avec Damas », l’efficacité de cette stratégie est encore à démontrer. « Concernant les bombardements quotidiens au Liban-Sud et le non-retrait complet des troupes israéliennes du territoire, en violation de l’accord de cessez-le-feu, le président libanais dit multiplier les contacts diplomatiques pour garantir la souveraineté », indique le quotidien. Sans résultats concrets pour le moment.
Outre-Atlantique, une affaire fait grand bruit dans la presse américaine. Kilmar Abrego Garcia, citoyen salvadorien installé depuis dix ans aux États-Unis, a été expulsé par erreur vers son pays d’origine — avant même la fin de son jugement. Accusé à tort d’appartenir à un gang, il a été incarcéré dans une prison salvadorienne aux côtés de criminels notoires.
Son expulsion, orchestrée sous l’administration Trump, a été annulée par la Cour suprême des États-Unis, après que son épouse a gagné son procès. Mais trop tard : les autorités salvadoriennes, proches de l’ancien président américain, refusent désormais tout rapatriement.
L’affaire est devenue un symbole pour les démocrates américains. Un sénateur du Maryland s’est rendu personnellement au Salvador pour lui rendre visite. La photo de la rencontre fait aujourd’hui la Une des sites du Washington Post et du New York Times.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 18/04/2025
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