Alors que des millions d’enfants à travers le monde manquent de soins, d’éducation et d’amour, un homme, multimilliardaire et tout-puissant, croit que la seule chose qui manque à l’humanité… c’est plus d’enfants Elon Musk. Oui, vous avez bien lu. Le PDG de Tesla et SpaceX, chouchou des techno-libertariens, entend repeupler la planète avec sa propre semence, convaincu que la fin du monde approche et qu’il est l’élu pour engendrer une « légion de super-bébés », avant l’apocalypse.
Ce n’est pas de la science-fiction. C’est l’enquête glaçante du Wall Street Journal. Elon Musk, père officiel de 14 enfants, a décidé que le plus grand danger qui plane sur la civilisation occidentale n’est ni le dérèglement climatique, ni les inégalités, ni les conflits, mais… le déclin de la natalité dans les pays riches. Son obsession ? Créer des générations d’enfants « supérieurs », à partir de lui-même, qu’il considère comme un génie hors du commun. On frôle le délire eugéniste, sans filtre ni honte.
Mais ce plan n’a rien d’un projet philanthropique. Musk sélectionne ses partenaires comme on choisit un produit dans un catalogue : influenceuse crypto, conservatrice radicale, spécialiste de l’intelligence artificielle… Il leur propose des sommes astronomiques pour porter ses enfants : 15 millions de dollars, 100 000 dollars par mois, en échange de leur silence et de leur ventre. C’est l’utérus à louer, version 2.0. Et quand l’une d’elles ose briser le contrat tacite de soumission, il la punit : pension réduite, enfant renié, réputation salie.
Ce n’est plus de la natalité, c’est de la reproduction industrielle, du capitalisme biologique. Et le plus inquiétant ? Ce projet délirant ne reste pas à l’état privé : Donald Trump lui confie la mission de réformer l’État fédéral. Pendant qu’il recrute de futures mères sur X, son propre réseau social, Elon Musk avance ses pions dans les cercles du pouvoir. L’homme le plus riche du monde dicte sa vision de la société, une vision où seuls les plus riches, les plus blancs, les plus mâles décideraient qui mérite de vivre et de se reproduire.
C’est cela, le vrai danger. Derrière les excentricités, derrière le vernis de la réussite technologique, se cache un projet profondément politique, raciste, patriarcal, où les femmes sont réduites à des incubateurs, les enfants à des trophées génétiques, et la société à un terrain de jeu pour milliardaires mégalos.
Il ne s’agit pas d’un caprice personnel. Il s’agit d’une stratégie de pouvoir, d’une dérive autoritaire qui prend racine dans une idéologie dangereuse : celle du transhumanisme néolibéral, où l’humain est un outil à optimiser, un produit à designer, un chiffre dans un tableur.
Alors non, cette histoire n’est pas un fait divers grotesque. C’est une alerte rouge. Quand l’argent achète les corps, les utérus et le silence, quand un homme s’arroge le droit de sélectionner ses mères et de renier ses enfants, quand la technologie devient le bras armé d’une vision réactionnaire du monde… il faut crier. Fort. Maintenant.
Parce que demain, si nous ne réagissons pas, ce sont nos droits, nos corps, notre humanité qu’ils prétendront améliorer. À leur image.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Michel Ndour.
Mis en ligne : 21/04/2025
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